EL-ISLAH Mohammed Boulahia veut faire oublier Djaballah

Depuis quel'administration a accordé à l'aile des redresseurs d'El-Islah le feu vert pourprendre part aux élections, au détriment du camp de Abdellah Djaballah,Mohammed Boulahia se voit dans la peau d'un président conquérant. Et nourrit degrandes ambitions pour son parti en dépit de la scission qui l'a laminée desannées durant. Lors d'une conférence de presse animée hier, Mohammed Boulahia,affichant un air ostensiblement satisfait, s'est longuement exprimé sur lesélections législatives et le congrès qui a été validé par l'administration,ouvrant la voie à la participation à l'échéance du 17 mai. Boulahia qui esttête de liste à Alger s'est fait un point d'honneur d'annoncer que les fidèlesde Djabbalah, qu'il traite de dissidents, rejoignent en nombre son aile. Il enest ainsi, selon lui, de deux députés et beaucoup d'autres cadresintermédiaires. Il rassure que les portes du parti demeurent ouvertes, histoirede couper l'herbe sous les pieds de Abdellah Djaballah qu'il veut faire oublierau plus vite. Et l'agrémentdélivré par les services du ministère de l'Intérieur semble servir de tremplinaux ralliements massifs, galvanisés par la perspective des législatives et deslocales. Le désormais nouveau président du MRN estime que la nouvelle donne estde nature à clore la page de la crise interne et des dissensions qu'elle agénérées. «La crise interne qui a secoué le Mouvement nous a réconforté,d'autant que dans 22 wilayas, où l'on a enregistré un taux élevé de dissidence,nous ont prêté main forte », a-t-il dit. Optimiste pourl'issue du scrutin à venir, il fera valoir l'étendue de l'ancrage du mouvementqui couvre 47 wilayas pour ces élections en plus de l'émigration, notamment enFrance et en Grande-Bretagne. La confection des listes de candidatures nesemble pas avoir posé des problèmes, selon le conférencier, qui met en reliefle caractère transparent et libre ayant entouré l'opération de la sélectiongrâce aux commissions de wilaya qui ont fait le tri. Lui succédant, DjahidYounsi, en sa qualité de secrétaire général, présentement député, par ailleurs,l'un des actifs dans la contestation de l'ancien président, précisera que laquasi-totalité des candidats du Mouvement (93%) sont jeunes. Et que 50 listesont été présentées dans les 47 wilayas. Les femmes sont représentées dans uneproportion de 8%.A Béjaïa, c'estune femme qui est tête de liste. 11 députés brigueront un nouveau mandat.Younsi précisera que 76% des candidats ont un niveau universitaire alors qu'en2002 « des analphabètes ont été présentés », raillant ainsi la gestion ducheikh déchu. El-Islah, versionBoulahia, se définit comme une formation ouverte à toutes les compétencesnationales ; un principe illustré, selon lui, par l'acceptation de huitcandidats en tête de listes venus d'horizons différents, sans avoir jamaismilité au sein du parti. « Nous avons jugéutile de donner plus d'espace aux jeunes pour qu'ils puissent s'épanouir, carnotre formation politique n'est pas, comme certains partis politiques, desasiles pour retraités », a-t-il commenté. Seuls les critères de la probité etd'honnêteté intellectuelle auront été les critères d'appréciation. Mais celatous les partis politiques le disent.