Algérie

El-Imam Ahmed Ibn Hanbal


El-Imam Ahmed Ibn Hanbal
Son surnom était Abou Mohamed ou bien Abou Abd Allah, et son nom Ahmed ibn Mohamed ben Hanbal. Né à Baghdad l'an 164 (780-781), il mourut le vendredi 12 Rabîi el awal 241 (855-856).
Ibn Hanbal était un savant aux vastes connaissances, un passionné dans la voie de Dieu, un c'ur ardent pour la dévotion, un homme accompli dans la doctrine, un imam, que la miséricorde de Dieu soit sur lui ! Personne n'avait mieux que lui la connaissance des hadiths. Consommé dans l'ascétisme et la pratique des austérités, il obtenait du Seigneur Très Haut tout ce qu'il demandait dans ses prières. Il s'était trouvé en relation avec Doun Noun El Misri, Bichr El Hafi, Sari Saqati, Mâarouf El Kharchi et un grand nombre de docteurs. « Un jour, disait-il, comme j'étais en route pour la Kâaba, je m'égarai. Ayant aperçu un homme assis dans le désert, j'allai à lui et je lui demandai de m'indiquer le chemin. Il me dit qu'il avait faim. J'avais en ma possession un morceau de pain que je lui donnai. Soudain, cet homme devenu furieux, m'apostropha : Ô Ahmed ! qui es-tu donc pour prétendre aller à la maison du Seigneur Très Haut, toi qui ne lui rends même pas d'actions de grâces pour les subsistances qu'il t'accorde ' Voilà, pourquoi tu t'égares en chemin- Eh quoi ! mon Dieu, m'écriai-je, tu avais dans chaque coin des serviteurs de ce mérite, et personne ne les connaissait ! ' Oui, reprit-il, Dieu a des serviteurs qui n'auraient qu'à lui demander de changer en or cette terre et les montagnes pour que tout fût réellement changé en or. Et, effectivement, poursuivait Ahmed, comme je portais mes regards autour de moi, je vis que toute la terre et les montagnes étaient devenues de l'or. Mon saisissement fut tel que j'en perdis l'esprit. -Ô Ahmed ! me dit une voix, nous avons un serviteur à la demande duquel nous n'hésiterions pas à frapper la terre contre le ciel et le ciel contre la terre. Nous venons de le montrer, mais tu ne le verras plus jamais. » Ibn Hanbal ne mangeait jamais de pain de la ville de Baghdad, parce que, disait-il, le Khalife Omar avait constitué ce territoire en waqf (legs religieux) au profit de ceux qui faisaient la guerre sainte. Aussi envoyait-il de l'argent à Mossoul, d'où on lui expédiait de la farine pour son usage. Ahmed racontait : « Un jour je fis cette pri-ère : Mon Dieu, ouvre dans mon c'ur la porte de la crainte ; et une telle crainte assaillit mon c'ur que j'en faillis périr. Ensuite, m'adressant à Dieu dans ma prière, je lui dis : Mon Dieu, comment peut-on se rapprocher de Toi ' Et une voix me répondit : En récitant le Coran et en accomplissant des actes de piété. » Comme on demandait à Imam Ahmed : « Qu'est-ce que la sincérité ' Qu'est-ce que la confiance ' » Il répondit : « Tu pratiques la sincérité lorsque tu fais de bonnes 'uvres, que tu t'appliques à ne pas voir toi-même et à oublier. Quant à la confiance, elle consiste à t'en rapporter au Seigneur Très Haut et à être bien convaincu qu'il te fera parvenir ta subsistance.- Mais, lui demandait-on encore, qu'est-ce l'acquiescement ' Qu'est-ce que l'amitié '- L'acquiescement consiste à confier au Seigneur Très Haut la direction de ses actes. Quant à l'amitié, consultez à ce sujet Bichr El Hafi ; nous ne saurions en parler tant qu'il sera en vie.- Mais qu'est-ce que l'ascétisme '- Il y en a trois espèces, dit Imam Ahmed. L'une consiste à renoncer à ce qui est illicite : c'est la pénitence du commun des fidèles ; la seconde consiste à renoncer à l'abus de ce qui est légitime : c'est la pénitence de l'élite des fidèles ; la troisième consiste à renoncer à tout ce qui peut distraire de Dieu : c'est la pénitences des initiés. » Il y avait dans la ville de Baghdad un grand nombre de Môtazilah (parti qui s'est opposé à ceux de la Sunna) ; tous résolurent d'un commun accord, de s'emparer de l'imam Ahmed et de lui faire confesser que le Coran avait été créé. On le conduisit donc au palais de Khalife. « Confesse que le Coran a été créé. », lui répétait-on. Comme il ne voulait pas en convenir, on le prit, on le suspendit à une potence et on lui appliqua mille coups de bâton. Mais il ne confessa pas que le Coran eût été créé. Comme on le battait, l'attache de son pantalon se dénoua pendant que ses deux mains étaient liées ; alors, par un effet de la toute- puissance du Seigneur Très Haut, deux mains miraculeuses parurent tout à coup et rattachèrent le pantalon. Les assistants, témoins de ce prodige, laissèrent aller l'imam Ahmed ; mais il mourut des suites des mauvais traitements qu'il avait endurés. Dans les derniers temps de sa vie, plusieurs personnes étant venues savoir de ses nouvelles lui dirent : « Quels sont tes sentiments à l'égard de ceux qui t'ont battu '- Ils me battaient à cause du Seigneur Très Haut, répondit-il ; au jour de la Résurrection je ne me montrerai pas leur ennemi. » Lorsqu'il fut près de rendre l'âme, tout en faisant signe de la main, il prononçait clairement ces paroles : « Pas encore !- Que dis-tu donc, mon père ' lui demanda son fils. 'C'est que, répondit Ahmed, les anges se tiennent à ma droite et à ma gauche, et Che¨tan (satan), placé devant moi, me dit : Allons, Ahmed, te voilà sauvé de mes mains, tu as emporté ton âme saine et sauve ! et moi je lui réponds : oh ! Non, pas encore ; car, tant qu'il reste un souffle, il faut se tenir sur ses gardes. » Et il rendit le dernier soupir. Lorsqu'on enleva son cercueil tous les oiseaux vinrent se précipiter dessus en poussant des cris plaintifs. Quarante-deux mille juifs, témoins de ce prodige, se firent musulmans et jetèrent leurs ceintures. En même temps ils proclamaient à haute voix : « Il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et Mohamed est l'Envoyé d'Allah. »
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