El harga, la traversée clandestine de la Méditerranée à destination d?un pays d?Europe, est dans la discussion de beaucoup de jeunes sur la place publique. On ne se cache plus pour préparer le départ vers l?aventure. Comme s?il s?agissait d?une mercuriale ou d?une bourse, on discute du prix fixé par un propriétaire d?une embarcation par rapport à un autre. Il y a les embarcations que l?on affirme être destinées aux harraga VIP. Le prix par passager est de 100 000 DA avec la garantie d?arrivée à « bon port ». Il y a la classe économique. Il leur est proposé de verser 70 000 DA sans garantie de réussite. L?on discute aussi des plages d?où il est facile de quitter le territoire national ; celles de Seybouse, Sidi Salem, la Caroube, Refès Zahouane (Annaba) et Echaât, Cap Rosa (El Tarf) font l?unanimité. Elles sont le point d?orgue de toutes les discussions car c?est à partir de là qu?on réussi beaucoup de départs. L?on évite de parler des échecs avec pour conséquence, la disparition de plusieurs harraga. L?on fait peu cas des recherches infructueuses effectuées par des parents pour retrouver leurs progénitures. L?on effleure à peine le problème de la dizaine de jeunes surpris par les gardes-côtes tunisiennes et enfermés au secret dans les geôles à la prison de Mornaghia. L?on évite de dire qu?au consulat général d?Algérie à Tunis on se fiche totalement des démarches de ces parents de harraga affolés, reçus et renvoyés par un appariteur avec un sec : « Nous n?avons aucune information sur ces harraga emprisonnés. »
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Posté Le : 18/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. C. H
Source : www.elwatan.com