Algérie

El-Hamri Les occupants des tentes sommés de rejoindre leurs habitations



Ecartées du recensement, certaines familles du quartier El-Hamri, qui ont refusé d'évacuer les tentes et de rejoindre leurs habitations montrent déjà des signes d'inquiétudes quant à leur sort. Ayant contacté notre rédaction, ces familles affirment que la commission chargée de l'opération du recensement au niveau de leur quartier a refusé de les recenser, tant qu'elles n'ont pas rejoint leurs anciennes habitations menaçant ruine. « On ne sait à quel Saint se vouer, les services de l'APC ne veulent pas nous prendre en considération dans le cadre du recensement et, en revanche, on ne peut pas s'aventurer et regagner nos maisons qui risquent de s'effondrer à n'importe quel moment, on ne pourra fermer l'oeil au milieu de tout ce chaos, surtout durant cette saison hivernale et ses pluies, de crainte de vivre le même scénario que celui de la famille Mihoub qui a perdu trois membres », nous dit le représentant des dix-huit familles qui occupent l'immeuble N° 66 à la rue Blebachir Ahmed, en exhibant un document délivré par le secteur urbain en 2003 et attestant que l'immeuble en question menace ruine. Contacté, un membre de la commission chargée du recensement au niveau du quartier El-Hamri, nous a affirmé que suite à la décision du wali, les familles ne peuvent être prises en compte que si elles sont dans leur habitations, afin de connaître les vraies sinistrés et de barrer la route devant les opportunistes qui ont saisi cette occasion pour dresser des tentes dans l'espoir de bénéficier d'un logement, d'autant plus que notre mission est de recenser le vieux bâti et non pas les tentes. Une autre source proche de l'APC d'Oran nous a fait savoir que certains citoyens sans conscience ni lucidité ont profité de la situation pour travailler comme courtiers et vendre les tentes à des prix allant jusqu'à huit millions de centimes. Ainsi et pour mette fin à ces pratiques et identifier les vrais occupants, les membres de la commission exigent aux familles de rester dans leurs habitations. Notons que le phénomène de l'installation des tentes et abris de fortunes a connu une prolifération au niveau de la plupart des rues du quartier d'El-Hamri, suite au malheur qui a frappé l'une des familles et qui a coûté la vie à trois membres. Ainsi, le nombre de tentes qui ne dépassait pas une vingtaine est passé à plus de 170 tentes, installées par les habitants dont les maisons ont été touchées par des effondrements partiels, dernièrement, rendant ainsi la circulation difficile. Selon notre source, le nombre de tentes a connu une certaine baisse, car plusieurs familles ont préféré rejoindre leur habitation pour ne pas être écartées du recensement. Pour rappel, lors de sa visite au quartier El-Hamri, fin novembre dernier, suite au sinistre qui a touché la famille Mihoub, le ministre de l'Emploi et de la solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbès, abordant les cas de familles sinistrées à la suite des dernières intempéries a annoncé qu'une commission d'enquête de wilaya, indépendante, recensera les cas les plus urgents pour permettre leur prise en charge le plus vite possible. Il n'a pas manqué de rassurer les riverains de ce quartier, que «la wilaya d'Oran qui a bénéficié d'un programme spécial de logements en phase de concrétisation, répond à la demande des citoyens en fonction des priorités». C'est ainsi que quatre commissions ont été mises en place pour recenser le vieux bâti au niveau des 12 secteurs urbains de la villes d'Oran. Le quartier d'El-Hamri qui compte plus de 10.000 habitations est considéré comme le site où se concentre le vieux bâti de la ville d'Oran.


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