Algérie

El-Hadjar



Bercés des mois durant par les promesses de Kamel Djoudi, le P-DG du Groupe Imetal, les travailleurs du site sidérurgique se sont rendu compte que les travaux de réfection du haut-fourneau ne seront pas achevés fin mai, comme avancé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la récente visite qu'il a effectuée sur le site. Pis encore, des cadres de l'entreprise affirment avec regret que cette installation ne redémarrera pas d'ici à une année, vu le rythme très lent qui est imprimé au chantier en question par les techniciens de la société italienne Ferretti.Ces mêmes cadres vont jusqu'à accuser les responsables d'Imetal et ceux du site d'El-Hadjar d'avoir raté leur coup en confiant ce projet à la société Ferretti Italie, qui ne serait pas apte à mener à bien l'opération de rénovation du haut-fourneau. Cela est d'autant plus vrai à leurs yeux que des spécialistes attendent désespérément que les équipes de cette société procèdent au revêtement du haut-fourneau, suite au problème qui s'est posé au niveau de sa partie centrale.Nos interlocuteurs évoquent un retard d'au moins sept mois dans les travaux ciblant les sections poste de contrôle et automatisme de la zone chaude du site, où des centaines de kilomètres de câblage doivent être installées, sans parler des contraintes techniques imprévues, qui surgissent au fur et à mesure de l'avancement du chantier. Autant de désagréments, qui, à terme, risquent d'engloutir la faramineuse enveloppe allouée au plan d'investissement qui est destiné à la rénovation du site, lequel est estimé, rappelons-le, à un milliard de dollars.Une somme dont il faut déduire un peu plus de 177 millions de dollars de perte de change, suite à la dépréciation du dinar, comme cela a été porté à la connaissance du Premier ministre, en mars dernier. Ce qui représente à peu près 1/5 du montant global de ladite enveloppe, ce qui n'est pas négligeable, surtout que l'on parle avec insistance "d'avenants de travaux qu'on ne peut éviter et qu'il faudra impérativement réaliser au prix coûtant", comme le souligne un des cadres contactés. "Les cadres d'Imetal avec à leur tête Kamel Djoudi, tout autant que ceux de Sider, ne sont pas du domaine et ils ne peuvent donc pas faire face à la situation. Tous comme ils ont péché par excès de confiance en avançant au ministère de tutelle la date du 15 mai. Ils n'ont pas mesuré l'importance du chantier et ont induit en erreur jusqu'au Premier ministre. Aujourd'hui, c'est la peur panique qui prévaut au sein du site et chacun rejette la balle à l'autre et ce ne sont pas les responsables que Djoudi a chargés de suivre le dossier qui pourront démêler l'écheveau", dénonce l'un d'entre eux.Il révélera que la société Ferretti aurait décidé, en désespoir de cause, de se retirer définitivement du site et que le chef de projet de réfection du haut-fourneau aurait même démissionné, de même que le directeur général du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, suite aux pressions qui seraient exercées sur eux. En attendant, ce sont 5 000 travailleurs qui craignent pour leur avenir et qui sont là à attendre que les pouvoirs publics se décident à intervenir pour demander des comptes à Imetal et à Sider sur ce qu'ils ont fait du plan d'investissement.Ahmed ALLIA




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