Algérie

el hadj :sujet de polemique


Des certificats de complaisance et de faux carnets de santé ont été délivrés aux hadjis.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès a jeté un véritable pavé dans la mare lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège du ministère. Il a pointé du doigt les complaisances constatées lors de la constitution du dossier médical des hadjis avant leur départ vers les Lieux Saints de l’Islam.
Pour plus d’explications, M.Ould Abbès a laissé le soin au Dr Guennar, président de la mission médicale algérienne, de s’attarder sur ces raisons. «Il y a eu des certificats de complaisance qui ont été délivrés», a admis ce dernier. Pis encore, la commission soupçonne la délivrance de faux carnets de santé aux pèlerins. «Une enquête est ouverte au niveau du ministère pour faire la lumière sur ce dossier», a-t-il assuré.
Le Dr Guennar a, aussi, évoqué «plusieurs cas de pèlerins qui n’ont pas effectué le contrôle médical». Le bilan du ministère lève le voile sur une autre anomalie: pas moins de six schizophrènes et cinq dépressifs bipolaires ont été repérés parmi les hadjis.
La mission du Hadj de cette année n’a pas fini de révéler ses secrets. Cela dit, cette mission a dévoilé les carences existant entre les institutions en charge du Hadj. «Pour le moment, nous avons enregistré 29 décès parmi les hadjis algériens», a déclaré le ministre. Il a précisé que parmi ces décès figurent huit ressortissants algériens résidant en Europe, pour la plupart, en France.
Le ministre persiste et signe

Le gouvernement ne reviendra pas sur la décision d’interdire l’importation de 239 médicaments. C’est ce que Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a affirmé, hier, en marge d’une conférence de presse animée au siège de son ministère à Alger. «La politique du médicament est liée à la Sécurité nationale», a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a révélé l’existence d’une seule dérogation accordée à une praticienne spécialiste laquelle fait partie des 1557 médecins spécialistes affectés, récemment, dans les différentes wilaya du pays.

Il a indiqué, également, que la majorité de ces décès sont dus à des arrêts cardiaques. Toutefois, il a signalé l’augmentation du nombre de décès cette année, par rapport à l’année dernière. «En 2009, il y a eu 15 morts», a-t-il rappelé, en référence au bilan établi par son département. Quelles sont les raisons de cette augmentation?
La première distorsion est au niveau des statistiques. Celles du ministère de la Santé diffèrent de celles du département des Affaires religieuses et des Wakfs. Le département de Bouabdallah Ghlamallah a fait état de 17 décès dans un récent communiqué. Il a reconnu que 1356 hadjis se sont égarés jusqu’au 22 novembre dernier, dont 826 hommes et 530 femmes.
Pas moins de 968 se sont égarés à La Mecque et 388 à Médine. A ceux-là s’ajoutent les 730 cas recensés lors du rite des Machairs. Autre préoccupation: les divergences profondes entre le ministère des Affaires religieuses et l’Office national du Hadj et de la Omra (Onho). Les relations entre M.Ghlamallah et Cheikh Barbara, directeur de l’Ohno, ne semblent pas au mieux. Cette situation a été telle que le département de Ghlamallah a saisi la présidence de la République sur le chaos qui a caractérisé l’organisation du pèlerinage de cette année.
Le premier magistrat du pays a demandé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités de chaque intervenant dans l’organisation des missions du Hadj. Selon les observateurs, la démarche de la Présidence aboutira à des résolutions fermes. En un mot, des têtes vont tomber. Pour cela, le ministre de la Santé a précisé que son département s’occupait uniquement du volet sanitaire de la mission du Hadj. «Nous ne sommes pas responsables des autres volets liés à cette mission», a-t-il souligné. Il a rappelé que la mission médicale comprenait 55 médecins, 50 paramédicaux et sept préparateurs médicaux. Le plus gros de cet effectif a été affecté à La Mecque (80 per-sonnes), ensuite Médine avec 30 éléments et Djeddah avec 10 membres. La mission du Hadj de cette année comprenait 35 600 pèlerins. La date limite du retour de la dernière vague des pèlerins est fixée au 12 décembre prochain.
Au demeurant, le ministre a signalé que trois hadjis ont été admis à leur retour, hier, dans des hôpitaux d’Alger. «Deux personnes ont regagné leur domicile. La troisième est en observation au niveau de l’hôpital de Rouiba», a indiqué le ministre. Le feuilleton du Hadj de cette année risque de connaître des rebondissements des plus inattendus.