El-Hadj Chafaâ Belaïd Okacha Un goleador fidèle aux couleurs de Tlemcen

En ces temps de vaches maigres, tous les clubs de l?élite sont à la recherche du n°9, celui qui a le profil idéal de jouer sans ballon et surtout de marquer des buts.Dans les premières années de l?indépendance, il y avait certes Lalmas, Hachouf, Freha, Belkedroussi, mais aussi un certain Chafaâ du WA Tlemcen.El-Hadj Chafaâ Belaïd Okacha est né le 30/5/1937 à Tlemcen et a fréquenté l?école El-Abouli (ex-Decieux) où, tout jeune, il a participé aux tournois inter-écoles dans les années 1940 à 1950 avant d?étaler sa classe comme tous ses copains sur les terrains vagues du grand bassin, de la gare, ou de la MTO sans oublier Sidi Saïd. A partir de 1952, Chafaâ a évolué comme cadet à la JSMT du président Hamidou avec comme entraîneurs El-Hamiri et Chalabi, puis a signé à l?USFAT (Union Sportive Franco-Arabe de Tlemcen). Ce fut ensuite la traversée du désert pour le jeune Okacha qui se contenta de quelques rencontres inter-quartiers avec Ouled Essour (La Hongrie), Ouled Sidi Lahcène (avec le chahid Saboundji Abdelkrim et Belarbi Mohamed et Belarbi Abdallah, décédé) - sans oublier Ouled Boudghène avec le longiligne Belkhir qui pouvait jouer pieds nus sur un terrain rocailleux ! Notre avant-centre porta le n°9 avec le RCT (Racing Club de Tlemcen - 1960-1961) entraîné par Lopez, un véritable éducateur qui lança, avouons-le, la première école de football à Tlemcen avec comme style de jeu propre à la capitale des Zianides, un 4-2-4 où brillèrent les Benhabib Rachid, ailier droit dribbleur rapide, Mekkaoui (Puskas) qui vit à Dijon en France, Belkhodja Noureddine et son pied gauche qui fit trembler plusieurs gardiens de but, Rebiaï Mohamed dit Nava et sa vista avec ses buts limpides, enfin Chafaâ qui fut, à notre avis, un bon finisseur grâce à son sens du but. C?était un régal de voir évoluer ce onze des premières années de l?indépendance dans le Critérium de l?Oranie qui faisait déplacer la grande foule, notamment lors des rencontres que disputait le WAT face au CR Témouchent, l?USM Bel-Abbès, le GC Mascara et la JSM Tiaret. C?était un régal pour les yeux que de voir à l??uvre Bahmane Abdelkader, que Dieu le guérisse, ses feintes, ses passes courtes et précises en direction des Nava, Belkhodja Benhabib, alors que Chafaâ, à l?affût, dans son rôle de buteur, se chargeait d?un tir croisé, ou de la tête, de concrétiser au tableau d?affichage ces actions sous les ovations d?un public connaisseur. Après 1963, le RCT changea de sigle pour devenir WAT, et Chafaâ demeura titulaire à ce poste d?avant-centre avant de contracter une blessure au genou en 1967 qui l?obligea à passer au billard. A propos de ce mauvais souvenir qui l?aura marqué, cet ancien joueur dira à ce sujet avec preuve à l?appui: «Je n?ai pas été pris en charge». A c?ur vaillant rien d?impossible, Chafaâ, guéri, se retrempa dans la compétition officielle en optant pour la JSM Tlemcen. Il mettra alors toute son expérience au service de ce club et fut l?un des artisans de la montée de cette équipe historique en Nationale II, pour jouer contre le WAT dans les années 1970. Quelle satisfaction pour les sportifs de Tlemcen que d?avoir deux équipes dans ce palier sus-cité et deux écoles de football sans rivalité aucune entre joueurs qui sont de véritables copains. Au café Bounoua comme au café du Musée, lieux de rendez-vous incontournables, respectivement pour les fans de la JSMT et du WAT, le football occupe une place de choix.  CHAFAA, UN EDUCATEUR ET FORMATEUR RESPECTE