L’un des plus grands penseurs du Maghreb Arabe
Né en 1870 dans une famille modeste, il apprit le Coran dès son jeune âge puis quitta son village natal EL-KANTARA et se dirigea vers la ville de TOLGA pour étudier la théologie et la grammaire arabe dans un établissement appelé « Zaouiat Dar Ali ben Amor » sous la conduite d’éminents professeurs tel Cheikh El-Madani.
Armé de patience et doué d’une grande intelligence, le jeune homme trouva aide et honneur dans cet établissement si bien qu’il y passa de nombreuses années jusqu’à l’âge de 20 ans ( environ de 1888 à 1908). Scribe admirable, il a laissé dans cette école beaucoup de manuscrits qui témoignent aujourd’hui de son passage Il revint dans son village nourri de sciences et de savoir qu’il tenta de passer aux siens , cependant il ne tarda pas à se déplacer une autre fois. C’est à SEGGANA (Barika) qu’il élut domicile vers 1910 et là il connut Ibn El-Oudheini Mohammedi, chef nationaliste algérien et leurs idées se complétèrent de telle façon qu’ils nouèrent des relations pendant plus de 07 ans. Pendant ce temps, le Parlement et le Sénat français commençaient à étudier l’enrôlement des Algériens dans l’armée française (Service militaire obligatoire pour les Indigènes). Les intellectuels étaient contre cette idée.
L’insurrection commençait à germer dans l’esprit des Algériens. Ahmed ben Messaoud BELLAL El-Gantri et le chef nationaliste Ibn El-Oudheini en partance pour la Mecque dans le but de faire le pèlerinage, firent un détour par la Turquie pour demander de l’aide militaire (hommes et armes) pour le futur soulèvement en Algérie. Mais, ils furent déçus par la réponse turque qui ne concernait que l’aide diplomatique et morale.
En 1916, Merouana et surtout à Aïn-Touta furent le théâtre de soulèvements d’algériens contre la colonialisme français où des notables français ont été tués. Ainsi Ibn-Oudheini fut capturé par l’Armée française et El-Hadj Ahmed ben Messaoud se dirigea vers la Zaouia de TOLGA fuyant ses poursuivants.
Il y resta et y enseigna jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Puis il retourna dans son village EL-KANTARA où il enseigna aux simples gens la théologie, la grammaire arabe, le Tafssir du Coran. Dans les années 20, il travailla à la Mahakma d’El-Kantara comme commis et s’occupa des affaires individuelles telles les mariages, les divorces , les problèmes de partage, d’adoption …) En 1933 , ayant réussi à l’examen d’Imam, il est nommé à la mosquée Abdelmoumène au Vieux BISKRA, en même temps il occupa la fonction de Commis. C’est ainsi qu’il consacra sa vie à l’enseignement de la théologie, de la grammaire arabe, des principes de l’Islam, et pendant les nuits du Ramadhan au Tafssir du Coran d’une part et des affaires religieuses à la Mahakma d’autre part. Il est l’un des principaux initiateurs de la création de la Médersa El-Houda dans les années 30, cet établissement qui était la fierté des Kantris , sous la direction du Cheikh Lamine SOLTANI et d’éminents enseignants d’EL-KANTARA a permis de rehausser le niveau culturel et patriotique des jeunes.
En résumé, nous pouvons dire que EL-Hadj Ahmed Ben Messaoud BELLAL El- Gantri était une école vivante qui propageait la science, la fraternité parmi les humbles, le droit, et partout où il allait il sensibilisait les gens à faire du bien jusqu’à sa mort en 1954.
D’après Ahmed BENDIAB (Poète et Ecrivain kantri)
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Posté Le : 24/12/2022
Posté par : naour
Ecrit par : AHMED BENDIAB
Source : Mon livre: EL-KANTARA, Porte du Sahara - Récits de mon village