Algérie

El Hachemi Djiar, ministre de la Communication, « Je ne suis pas satisfait du JT de 20h ! »



Le ministre de la Communication, El Hachemi Djiar, a dit hier tout le « bien » qu’il pense de la télévision nationale en général et de son journal de 20h en particulier. « Oui, je ne suis pas satisfait du journal de 20h de la télévision nationale.

Malheureusement, les potentialités existantes ne sont pas exploitées et le fait que des journalistes algériens soient des vedettes ailleurs en est la preuve ! » Ce propos crû mais ô combien réel, le ministre l’a exprimé hier lors de son passage à l’émission « Questions de l’heure » de la Chaîne III. Le ministre fait un constat plutôt amer d’un secteur public qui a du mal à décoller. « Il doit introduire des modes de gestion des techniques managériales modernes afin de faire face à la concurrence », préconise M. Djiar. Il en veut d’autant plus que l’Etat a mis des moyens « colossaux à la disposition de la presse publique », mais aussi privée. « Il faut absolument redonner une identité à ce secteur et reconstruire sa mémoire », déclare-t-il, promettant tout de même que « l’Etat continuera à aider la presse au profit de laquelle il a déboursé la bagatelle de 250 milliards de dinars ». Regrettant que le fameux fonds d’aide à la presse doté de 75 milliards de dinars soit bloqué, le ministre annonce qu’il sera réactivé sous forme d’aides indirectes aux entreprises de presse. Il s’agira notamment de la création prochaine d’un centre de perfectionnement des journalistes et de la constitution de coopératives de diffusion avec les éditeurs. Le ministre de la Communication ne semble pas pour l’heure avoir tranché sur toutes les problématiques posées dans ce secteur, préférant intensifier la concertation avec les acteurs du domaine pour éventuellement obtenir un consensus. Sauf que pour les médias publics, El Hachemi Djiar semble apparemment décidé à donner un coup de pied dans la fourmilière. Il a d’ailleurs regretté que la presse écrite publique ne représente que 5% des tirages, alors « que 6 journaux de la presse privée sur les 37 représentent 60% des tirages ». Il n’est pas question pour autant de dissoudre un journal public d’après le ministre qui compte plutôt le renforcer pour « consolider les acquis de la liberté d’expression ». Comment va-t-il procéder pour ce faire ? « Nous devons mener un ensemble d’actions et d’opérations dans le domaine de l’organisation de la gestion, de la programmation, de la production et du contenu d’ici à la fin du mois de septembre », annonce-t-il. Pour M. Djiar, « le pays est encore fragile » pour se permettre l’ouverture de l’audiovisuel au privé. Pas plus qu’il ne pourra sacrifier des entreprises publiques, malgré la sanction du marché. Le ministre n’explique pas pour l’instant comment il compte relancer les médias publics de sorte à ce qu’ils soient concurrentiels. Il annonce une réunion avec les patrons de ces entreprises vers la fin septembre pour arrêter le journal de bord de la réforme annoncée. Pour la télévision et la radio, El Hachemi Djiar assure que son département ne s’ingère pas dans le travail de ces deux médias. « Il n’y a aucune injonction ; ces entreprises sont autonomes », a-t-il affirmé, précisant néanmoins que son ministère exerce une mission de « contrôle et d’orientation ». Le ministre de la Communication annonce la construction d’une maison de la télévision pour l’ENTV qui est dans « l’étroit » au 21, boulevard des Martyrs et le lancement de la Télévision numérique terrestre (TNT). S’agissant de l’arsenal législatif régissant le secteur, le ministre a indiqué qu’il faut « faire sereinement une évaluation objective de la loi sur l’information de 1990 dans toute sa dimension et essayer de voir ce qu’il y a à changer ». Autrement dit, il n’est plus question d’abroger ce code mais simplement l’amender en « consolidant ce qui est positif et de corriger éventuellement les faiblesses et les lacunes ». Interrogé s’il était d’accord avec la dépénalisation des délits de presse, El Hachemi Djiar pense que ces dispositions contraignantes avaient été adoptées dans un « contexte particulier » et qu’elles sont appelées « à disparaître d’elles-mêmes ». En tout état de cause, le nouveau ministre de la Communication a fixé des objectifs majeurs de son secteur qui cadrent parfaitement avec le contexte politique actuel en attendant un agenda. Un calendrier plutôt.

 




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