Algérie

El Hachemi Djiar à Béjaïa, « Faire de la radio un grand pôle médiatique »



La modernisation du réseau des radios régionales est pour le ministère de la Communication une priorité imposée par la mondialisation qui exige de nouvelles perspectives pour le secteur.

Ainsi, les pouvoirs publics se donnent l’échéance de 2007 pour mettre tout le réseau radiophonique national sur la voie du numérique parallèlement à la perspective de doter chaque wilaya d’une station de radio locale. Ce sont là les deux grands défis qu’a souligné hier le ministre de la Communication, El Hachemi Djiar, à l’occasion de l’inauguration du troisième séminaire des radios régionales qui se déroule à Béjaïa et du dixième anniversaire de la radio Soummam. Depuis 1991, date de la création de la première radio régionale, 31 stations émettent à travers le territoire national. 182 000 heures d’émissions radiophoniques sont débitées chaque année, dont 100 000 heures émanant de radios locales. « Près de 50% de ces radios ont été créées après 1999 et 127 milliards de centimes déboursés sur le budget d’équipement pour leur développement », a souligné le ministre qui estime que le chemin est long pour prétendre avoir la maîtrise totale dans le domaine. « Ce sont les résultats du programme présidentiel et cela nous amène aussi à confirmer l’existence de compétences et de potentialités parmi les professionnels de la communication », a déclaré le ministre qui n’a pas manqué de noter que de par le monde « une véritable révolution, conséquence de la généralisation de la numérisation de l’information, est menée dans les médias ». Chez nous, seuls l’auditorium et le studio de la Chaîne I sont entièrement numérisés. « Des tentatives timides », juge le directeur général de la Radio algérienne, Azzedine Mihoubi, qui appelle à plus d’efforts. « La volonté, les moyens et les compétences existent », a-t-il dit. Distancée par ces médias étrangers, la Radio algérienne est appelée, les professionnels de la radio ont été interpellés à l’occasion par le ministre, à prendre le statut d’un « grand pôle médiatique puissant » face à la rude concurrence dans le pourtour méditerranéen. Les radios espagnoles et italiennes nous disputent l’espace qu’elles bombardent par leurs ondes dans ces zones d’ombre où les fréquences algériennes perdent de la voix lorsqu’elles butent sur des obstacles naturels. Unique solution : l’acquisition et l’installation de réémetteurs FM. L’entreprise de la télédiffusion algérienne (TDA) recommande l’acquisition de 400 unités de ce matériel pour combler ces zones comme elle appuie la nécessité d’élargir et d’améliorer la couverture du territoire en matière de radiodiffusion par le renouvellement de stations de diffusion et aussi l’élargissement à quatre (les trois chaînes nationales et la radio locale) le nombre de programmes radio à diffuser par le réseau FM principal et secondaire. Pour information, la limite permise par la conférence de Genève en 1984 va jusqu’à six fréquences radio possibles sur le même site. A titre d’exemple, l’antenne d’Akfadou, région où les zones d’ombres sont nombreuses, permet seulement la diffusion des programmes de la Chaîne II et de radio Soummam. Selon Abdelmalek Houyou, directeur de l’entreprise TDA, à l’indépendance l’Algérie a hérité de trois centres de diffusion à Ouled Fayet, Constantine et Sidi Bel Abbès et de petites radions gérées par les SAS. Une poignée d’autres stations a été mise en place après 1965 avant que deux autres ne voient le jour en 1987 au Sud. « Depuis, c’est le désinvestissement. Le programme de la relance économique a permis l’introduction de nouveaux supports et le lancement d’une première phase avec la mise en place de 47 émetteurs grande puissance », note-t-il. Mais en matière d’émission en FM, notre pays a quelques années de retard à rattraper. Le réseau émetteur FM est limité et au Sud, faute d’une meilleure puissance qui suppose de coûteux investissements, les 14 stations radio émettent sur des bandes à puissance réduite.




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