Algérie

El-Guerguerat: la violation marocaine du cessez-le-feu largement condamnée



Les condamnations de l'agression militaire marocaine à El Guerguerat du 13 novembre dernier contre des manifestants sahraouis pacifiques se poursuivaient mercredi à travers le monde, des partis et des organisations appelant à la tenue du référendum d'autodétermination tant attendu par les Sahraouis conformément aux résolutions onusiennes.Dans le cadre de cet élan de solidarité avec les Sahraouis, la présidente de l'Association d'amitié et de soutien aux Sahraouis en Autriche, Eva Anderworg a écrit un article publié dans le journal local "Die presse" intitulé "le Sahara occidental, un référendum tant attendu" sur les derniers développements et l'escalade militaire que connaissent les territoires sahraouis après la rupture du cessez-le-feu suite à l'opération militaire menée par l'armée marocaine contre les civils sahraouis qui organisaient une manifestation pour la fermeture de la brèche illégale à El Guerguerat, selon l'Agence de presse sahraouie (SPS).
La brèche illégale, selon Mme Anderworg, est utilisée par le Maroc comme un passage à ses camions, dans le cadre du pillage des ressourcesnaturelles des territoires sahraouis occupés, vers la Mauritanie, violant ainsi l'accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de l'ONU.
Pour sa part, le sénateur australien, Timothy Ayres, a appelé devant le Sénat d'Australie, le Conseil de sécurité de l'ONU à "la prise de mesures immédiates pour réimposer le cessez-le-feu, reprendre les négociations et mettre en place un plan devant assurer une solution durable du conflit au Sahara occidental", soulignant que "toute décision doit favoriser le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir".
"La diplomatie a échoué durant des décennies à honorer ses promesses en 1991 au peuple sahraoui, à savoir un référendum pour choisir entre l'indépendance et l'annexion par le Maroc", a-t-il rappelé.
La communauté internationale doit "décoloniser le Sahara occidental" pour "garantir la stabilité" dans la région
Et en Algérie, les partis Ennour El Djazairi, le Front de l'Espoir National et le Mouvement de l'Entente Nationale ont réitéré,mercredi, dans une déclaration conjointe leur soutien et leur solidarité au peuple sahraoui dans sa lutte pour l'indépendance, appelant la Communauté internationale et les défenseurs de la paix de par le monde à condamner l'agression militaire marocaine et à œuvrer pour l'application de la légalité internationale.
"La solidarité avec le peuple sahraoui frère, dernière colonie en Afrique,est un devoir. Notre soutien et notre solidarité sont d'autant plus légitimes, car il s'agit de la défense de la légalité internationale", ont ajouté les trois partis dans leur communiqué lu devant l'ambassadeur de la RASD en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, en présence des chefs des trois formations politiques.
De son côté, Abdelkader Taleb Omar a précisé que "le peuple sahraoui ne fait que se défendre et défendre la légalité internationale. Il n'a eu recours aux armes après avoir attendu désespérément un geste salvateur de la part de l'ONU.
Le référendum d'autodétermination, seule solution au conflit
En Espagne, le Conseil municipal de Rivas-Vaciamadrid à Madrid a exhorté le gouvernement espagnol à reconnaitre officiellement l'Etat sahraoui, en accordant au Front Polisario le même statut diplomatique dont jouit la mission palestinienne en Espagne.
Le Conseil municipal a lancé cet appel à l'occasion de l'approbation d'une décision portant sur la reconnaissance politique de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La décision soutenue par 21 voix, a été transmise au chef de l'ONU, à la Commission et au Parlement de l'Union européenne (UE) ainsi qu'au Palais royal et au gouvernement espagnol, au ministère des Affaires étrangères et à la mission permanente de l'Espagne auprès de l'ONU.
Dans le même contexte, 53 organisations de la société civile norvégienne ont envoyé mercredi une lettre au gouvernement norvégien lui demandant de "soutenir" les droits du peuple sahraoui à l'autodétermination, alors que la Norvège doit siéger au Conseil de sécurité de l'ONU à partir du 1er janvier.
Les 53 signataires de cette lettre intitulée "Soutenez le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", les organisations demandent aussi au gouvernement norvégien de "défendre activement le droit à l'autodétermination et les droits humains du peuple sahraoui". Ils déplorent par ailleurs le fait que le Maroc n'a jusqu'à présent pas contribué de manière constructive au processus de paix de l'ONU.
Le Conseil municipal de Bientina a appelé, pour sa part, le Gouvernement italien et l'Union européenne (UE) à prendre des positions "sérieuses" selon leur compétence, afin de condamner l'agression militaire du Maroc contre des manifestants sahraouis sans défense dans la zone tampon d'El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara Occidental.
Lire aussi : L'Alliance socialiste australienne condamne l'agression du Maroc et appelle à la tenue d'un référendum
En effet, le Conseil municipal de Bientina a condamné l'acte hostile mené par les forces d'occupation marocaines dans la zone d'El Guerguerat et la violation flagrante des accords militaires parrainés par les Nations Unies entre les deux parties au conflit du Sahara Occidental, le Front Polisario et le Maroc.
Face aux derniers évènements survenus à El Guerguerat, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a fustigé mercredi l'inertie du Conseil de sécurité de l'ONU qui tarde à prendre des mesures condamnant l'agression marocaine contre les manifestants pacifiques sahraouis à El Guerguerat , réaffirmant le droit inaliénable et intangible du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance.
Dans une déclaration mercredi à l'APS, M. Sidi Mohamed Omar a affirmé que plus de deux semaines après l'agression militaire flagrante du Maroc contre des manifestants pacifiques à EL Guerguerat en violation de l'accord de cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le Maroc en 1991, le Conseil de sécurité n'a rendu publique aucune résolution ou condamnation dans ce sens, comme l'avait demandé le Front Polisario dans sa lettre adressée au secrétaire général et à la présidente du Conseil de sécurité.


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