Algérie

El Gueddafi défie l'OTAN



J'y suis, j'y reste. C'est le principal message envoyé, hier, par le dictateur libyen, Mouammar El Gueddafi, dans un message audio diffusé par la télévision libyenne. Ceux qui attendaient un brin de dignité et d'humanité de la part d'un homme qui aura passé 42 ans de sa vie au pouvoir ont dû àªtre déçus. «Malgré les bombardements, nous ne nous soumettrons jamais (…) Nous n'avons qu'une seule alternative : (dans) notre pays jusqu'à la fin. Mort, vie, victoire, qu'importe. Nous n'allons pas quitter notre pays, nous n'allons pas le vendre, nous ne nous soumettrons pas.» Désormais, la communauté internationale est édifiée que le «guide» est déterminé à  garder le cap, quitte à  transformer son pays – comme il avait promis – en fleuve de sang. «Je suis à  proximité des bombardements et les avions sont au-dessus de moi. Mais je ne pense pas à  la vie ou à  la mort. Je ne pense qu'à faire mon devoir.» Son devoir, c'est s'accrocher à  son trône même si cela devrait coûter la vie à  des milliers de Libyens. Pour cause, le colonel El Gueddafi a repris ses prestations théâtrales en lançant «au peuple libyen» : «N'ayez pas peur ! En avant, en avant !» Il va donc tenir encore son pays et ses voisins en haleine jusqu'à ce que mort s'ensuive… Toujours aussi arrogant, toujours aussi mégalomaniaque, El Gueddafi, qui vit reclus dans son bunker depuis le début des frappes de l'OTAN, a défié les alliés qui participent aux opérations militaires en Libye, qu'ils ne pourraient «jamais vaincre un peuple armé». Mieux encore, il promet que «le peuple libyen va marcher sur toutes les régions où se trouvent les bandes armées pour les désarmer sans s'entretuer».
Jusqu'à ce que mort s'ensuive…
Autre défi : El Gueddafi a appelé à  une «marche d'un million» vers les zones rebelles dans l'Est ou les montagnes berbères au sud-ouest de la capitale. Et d'asséner que «vos avions et les bandes armées que vous soutenez ne nous arrêteront pas dans notre marche pour libérer notre pays». Dans un discours emprunté à  celui du bras droit de Saddam Hussein, le fameux «Essahaf», El Gueddafi lance : «Nous sommes plus forts que vos missiles, vos avions. Et la voix du peuple libyen est plus forte que vos explosions.» «Cette bataille nous a été imposée. Nous n'en faisions pas partie. Qu'est-ce que vous voulez ' Vous voulez nous faire soumettre ' Nous ne nous soumettrons pas», a-t-il encore dit à  l'attention des pays participant aux opérations de l'OTAN. C'est donc un Gueddafi drapé de l'uniforme de «résistant» qui s'est adressé hier à  ceux qui lui restent encore fidèles.
La sentence d'Obama
Cette détermination a été contrée, hier, par le président Barack Obama qui, en recevant la chancelière allemande Angela Merkel, a prononcé la sentence : «La pression contre le dirigeant libyen Mouammar El Gueddafi s'intensifiera jusqu'à ce qu'il parte, une tendance inexorable.» «La chancelière et moi-même avons été très clairs. El Gueddafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse», tranche le président américain. L'envoyé spécial de l'ONU, Adbel Ilah al Khatib, est arrivé hier à  Tripoli pour une visite qui n'avait pas été annoncée au préalable, a rapporté l'agence officielle libyenne Jana. Cet émissaire risque de revenir bredouille tant El Gueddafi a choisi le scénario du pire.  Aussitôt après la fin de son message, de nouvelles explosions ont secoué hier la capitale libyenne, Tripoli. Celle-ci est la cible depuis la matinée des raids les plus violents depuis le 31 mars, date à  laquelle l'OTAN avait pris les commandes des opérations militaires lancées par une coalition internationale après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang. De son côté, l'envoyé spécial du Kremlin, Mikhaïl Marguelov, mandaté également par les grandes puissances à  Deauville, a effectué hier une visite à  Benghazi, fief des rebelles dans l'est du pays. Première visite d'un responsable russe en Libye depuis le début de la révolte, le crochet de M. Marguelov est interprété comme un soutien de Moscou au CNT. L'émissaire de Medvedev devait d'ailleurs rencontrer des dirigeants du Conseil national de transition (CNT), mais pas de responsables du régime libyen à  Tripoli. Il est vrai qu'après la «fatwa» d'El Gueddafi pour le «jihad», il n'y a pas grand-chose à  espérer d'un homme décidé à  prendre en otage tout son peuple pour satisfaire sa folie du pouvoir, quitte à  marcher sur les cadavres.
 


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