Algérie

El Gueddafi déclare la guerre totale


Le monde a découvert, hier, des images hallucinantes de villes entières transformées en champs de bataille, qui rappellent au mauvais souvenir la guerre Irak-Iran. Même les enfants et les femmes n'ont pas été épargnés par la folie meurtrière d'El Gueddafi déterminé à  sauver son trône quitte à  marcher sur les cadavres de ses compatriotes. Comble du cynisme, la télévision officielle du régime finissant a fait un envoi depuis un champ de bataille, à  partir duquel le journaliste visiblement dépourvu d'humanité, montrait des cadavres de jeunes combattants tués qu'il affublait du qualificatif de «mercenaires». C'est, poussé jusqu'à l'extrême, la vision macabre d'un régime terroriste décidé à  imposer la «solution finale».
Le «guide» déboussolé s'est lancé, hier encore, dans une série d'interviews à  des médias étrangers et parlé à  «sa télévision libyenne», pour accuser pêle-mêle l'Occident et Al Qaîda d'être responsables de la rébellion.  Le fou a tenté maladroitement de faire un odieux chantage à  l'Occident, allant jusqu'à faire les yeux doux à  Israël qu'il se propose de sauver d'Al Qaîda ! «Si Al Qaîda réussit à  s'emparer de la Libye, alors la région toute entière, jusqu'en Israël, sera la proie du chaos», a-t-il dit à  la chaîne publique turque TRT. Sur la zone d'exclusion, il a estimé qu'en cas de mise en place, «les Libyens verront ce que ces pays veulent vraiment faire – prendre leur pétrole – et ils prendront alors les armes». El Gueddafi a aussi de nouveau affirmé qu'il ne quitterait pas le pouvoir, malgré les sanctions internationales et l'ouverture d'une enquête de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
Odieux chantage
Au plan diplomatique, il a dépêché hier un émissaire au Caire, au moment où ses forces multipliaient les attaques dans l'est du pays, notamment près d'une raffinerie, contraignant les insurgés à  reculer de quelques kilomètres. Abdelrahmane al-Zawi, membre du cercle rapproché du numéro un libyen et responsable des questions de logistique et d'approvisionnement, est arrivé au Caire à  bord d'un avion libyen, selon un responsable aéroportuaire. Sur le terrain, où l'insurrection a fait des centaines de morts et poussé à  la fuite près de 200 000 personnes depuis le 15 février, les forces d'El Gueddafi semblaient gagner du terrain sur le front est face aux insurgés. Après avoir essuyé des tirs d'artillerie et des frappes aériennes des forces loyalistes, de très nombreux combattants rebelles, amassés dans des dizaines de véhicules, se repliaient vers Ras Lanouf (est), une ville stratégique pétrolière tenue par les insurgés.
Un avion de chasse a mené une attaque touchant la raffinerie située aux abords de Ras Lanouf. Un peu plus tôt, d'importantes explosions avaient été suivies par d'immenses flammes et des boules de feu dans le ciel au-dessus de la raffinerie As Sidra.
El Gueddafi joue le protecteur d'Israël !
Les rebelles semblaient pourtant auparavant avoir gagné du terrain, tirant quelque 50 roquettes, alors que certains avançaient plus vers l'ouest. Après avoir appelé en vain à  son départ, les Etats-Unis et l'Europe se sont tournés vers l'opposition, rencontrant respectivement au Caire et à  Strasbourg des représentants du Conseil national de transition, mis en place à  Benghazi, épicentre de l'insurrection à  1000 km à  l'est de Tripoli. Mais à  la veille des concertations des Occidentaux à  Bruxelles au sein de l'OTAN et de l'Union européenne, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a refusé de soutenir la reconnaissance du Conseil national, estimant que cette décision revenait «au Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement». Paris, Washington et Londres continuent, de leur côté, d'étudier les moyens d'arrêter la répression, dont l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. Le vice-président américain, Joe Biden, se trouvait en Russie, réticente à  une telle zone.

 
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