Algérie

El Gueddafi : 40 ans de règne et de revirements



El Gueddafi : 40 ans  de règne et  de revirements
La Libye fêtera avec faste, mardi, le 40e anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Mouammar El Gueddafi. Le chef de l'Etat libyen est le plus ancien chef d'Etat arabe. Ancienne « bête noire » des Occidentaux, il est peu à peu devenu un partenaire incontournable et aussi un dirigeant africain respecté. C'est l'histoire d'un fabuleux destin. Le guide de la révolution est né dans une tente bédouine. En 1942 dans le désert de Syrte, naquit Mouammar El Gueddafi, fils de berger de la tribu de Gaddafa. Il reçoit une éducation religieuse stricte et restera toujours fidèle à sa grande piété. Le 1er septembre 1969, âgé de 27 ans, il renverse, avec onze autres officiers, le vieux roi Idriss al-Sanoussi, alors en cure en Turquie, sans qu'une goutte de sang ne soit versée. El Gueddafi s'impose comme « le Guide de la révolution » et annonce « la victoire de la Révolution », au nom de « la liberté, du socialisme et de l'unité ». Il bénéficie du soutien de l'Egypte de Nasser. Il se dresse alors contre « l'impérialisme américain », et se rapproche de l'Union soviétique, tentant même d'adhérer au Pacte de Varsovie. Il fait de la Palestine sa principale cause. Sur ce point, il adopte des positions fermes, n'envisageant aucun compromis avec Israël. Son style de vie intrigue. Portant des tenues traditionnelles, il exerce son pouvoir d'une manière fantasque. Il gouverne cet immense et riche pays pétrolier, peu peuplé, aux vestiges archéologiques exceptionnels, depuis ses bureaux de Tripoli ou Benghazi, mais plus souvent depuis une tente, parfois déplacée dans le désert, protégé par des femmes en tenue de soldats, ses « amazones ». Sa nourriture est frugale, avec notamment du lait de chamelle. Il n'hésite pas à faire patienter durant des heures les dirigeants étrangers et les journalistes qui lui rendent visite, pour finalement les recevoir longuement, refaisant le monde en buvant le thé. Séducteur, il apprécie la compagnie féminine. La journaliste de France 3, Mémona Hintermann, l'accusera de tentative de viol lors d'une rencontre en 1985. Mouammar El Gueddafi tente de concilier socialisme et pensée islamique. En 1977, il lance une forme de démocratie directe, « des masses », la « Jamayiriha », censée appliquer son « Livre vert ». L'année 1986 marque un tournant. Le 4 avril, l'armée américaine lui impute la responsabilité d'un attentat anti-américain à Berlin-Ouest et bombarde la Libye. Sa fille adoptive est tuée. El Gueddafi est de nouveau considéré comme « l'ennemi numéro un » des Occidentaux après les attentats contre un avion américain de la PanAm au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, qui fit 270 morts le 21 décembre 1988, et contre un avion français, UTA, dans le Ténéré au Niger, le 19 juillet 1989 (170 morts). Frappée par un embargo économique, la Libye reconnaîtra sa responsabilité quinze ans plus tard. Des indemnisations seront versées aux familles des victimes. Comme dans l'affaire des infirmières bulgares, la fondation Gueddafi, présidée par son fils Seif Al Islam, contribuera à régler ces conflits. Depuis les années 1990, Mouammar El Gueddafi plaide pour l'Unité africaine, aidant des pays comme le Tchad et le Mali. Sa voix est écoutée. Il devient un « sage ». Désireux de restaurer l'image de l'Islam, il annonce, en 2003, le démantèlement de tous ses programmes secrets d'armement, les contrats pétroliers avec les américains se succèdent. Le leader libyen est l'un des plus anciens dirigeants arabes et africains, même s'il récuse le titre de chef de l'Etat. Il est devenu au fil des ans un partenaire difficile mais incontournable pour ses voisins et le reste de la communauté internationale.


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