Algérie

El ghorba (5eme partie)


El ghorba (5eme partie)
RESUME : Krimo s'était retrouvé en prison, et avec une amende. Ce fut durant son incarcération qu'il songea à partir. Keltoum avait tenté de le raisonner mais rien à faire ... Il voulait s'enrichir, narguer la famille de Ferroudja. Mais n'était-ce pas elle, là bas ' Le jeune homme crut défaillir'
5eme partie
Krimo battit plusieurs fois des paupières. Il n'arrivait pas à y croire. Etait-ce bien elle, Ferroudja '
- Voici votre commande, dit le serveur avec un sourire, tout en déposant devant lui une tasse de lait et un morceau de tarte à la fraise.
Krimo le regarda, étonné. Il n'avait pas commandé de gâteau. Il ignorait que les consommateurs de ce salon de thé étaient contraints à prendre un gâteau.
Il y avait à peine cinq minutes depuis qu'il s'est attablé à la terrasse, pour avoir une vue sur la rue et sentir le soleil sur sa peau.
Le c'ur battant sourdement, il risqua un autre coup d''il tout en faisant mine de goûter son lait.
Il ne fit que tremper ses lèvres. Il se serait étranglé s'il l'avait avalé. Il sentit sur son front une sueur froide. La main tremblante posée sur la table, il eut la force de fouiller dans la poche de sa veste à la recherche d'un mouchoir. Mais il ne le trouva pas tout de suite. Il dut fouiller dans toutes ses poches. Entre temps, la sueur lui dégoulinait jusqu'au cou, dans le col de sa chemise.
- Vous vous sentez mal ' lui demanda un jeune assis à la table d'à-côté. Vous avez un problème cardiaque ' Vous êtes diabétique '
Krimo eut l'ébauche d'un sourire en secouant la tête. Qu'est-ce qui lui arrivait ' Pourquoi être aussi faible à un moment où il devait se montrer plein d'assurance '
Il saisit le verre d'eau et le but d'un trait. Il avait l'impression qu'on le regardait. Plus précisément Ferroudja et l'homme qui l'accompagnait. Etait-ce vraiment elle ' Et lui, qui était-il ' Son mari ' Un ami ' Travaillait-elle ' Où ' Avait-elle des enfants ' Etait-elle heureuse ' L'avait-elle oublié ' Pensait-elle de temps à autre à lui '
Comment avait-elle vécu leur séparation ' Avait-elle souffert autant que lui ' Qu'était-il pour elle maintenant, quinze années après leur séparation ' Rien' ou un vague souvenir. Non ! songea Krimo en se sentant rougir subitement. Il ne pouvait être qu'un vague souvenir. Ils s'étaient aimés. Il avait été le premier pour elle. Cela aurait dû bouleverser sa vie'
Il se tourna une nouvelle fois et arrêta son regard sur ce profil de femme, quelques tables plus loin. Serait-ce Ferroudja ' Le même profil court, ce petit nez d'enfant, ce chignon noir sur la nuque.
Quand la femme tourna la tête, Krimo eut l'impression de recevoir un coup. Non, ce n'était pas elle.
Celle-ci était plus jeune et moins belle que Ferroudja. Certes, elle lui ressemblait étrangement mais ce n'était pas elle.
Elle n'avait pas des yeux noirs, brillants. Il s'était plu à lui dire que son regard était pareil au ciel obscure où les étoiles brillent. Des yeux d'amour'
Krimo s'efforça au calme et but lentement sa tasse de lait. Son c'ur battait avec force ; la déception le déchirait comme lors de ses nuits de solitude où il comptait tout ce qu'il avait perdu, tout ce qu'il aurait pu avoir si la chance avait été de son côté.
Le c'ur bouleversé, il se rappelait la tendre façon qu'elle avait de pencher la tête, de cligner des yeux, ne laissant que deux rayons de lumières s'en échapper lorsqu'il mettait sa main sur sa nuque.
Elle avait été son premier amour. Il avait été son amant. Dieu, que n'aurait-il pas donné pour se marier avec !
Quinze années qu'il ne l'avait pas vue et il en mourrait d'envie ! Qui pourrait l'aider, le guider ' Il ne voulait que des nouvelles d'elle. Il se contenterait de la voir de loin, à son insu. Il ne ferait rien qui puisse lui nuire, surtout si elle avait fait sa vie. Il l'aimait trop pour envisager de la peiner.
Krimo avait cru, en s'exilant quelques années, pouvoir devenir riche, revenir pour narguer le père et les frères de Ferroudja, et parce qu'il serait plus fort et plus riche, ces derniers se seraient courbés devant lui, lui remettant le trésor humain qu'il convoitait depuis des années. Le rêve'
Mais que dire et que faire puisque la fortune se refusait à lui '
(À suivre)
A. K.
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