El-Gammas Une cité sans eau depuis ... 17 ans

Ce sont en toutun peu plus de 200 familles qui vivotent, comme elles tiennent à le préciser,sur le flanc du cimetière principal de la cité El-Gammas. Privés d'eau, lesreprésentants de ce quartier qui nous ont rendu visite, ne cachent pas leurdésarroi mais avouent humblement qu'elles ne savent plus à quelle porte frapperpour obtenir un jour l'arrivée dans leur foyer de ce précieux liquide qui n'ajamais coulé dans les robinets de la cité depuis sa création en 1990. Ici l'électricitévient d'être introduite dans les foyers et après près de 17 ans d'existencec'est la seule commodité qui mérite d'être signalée.  A chaque jour suffit sa peine car ni le gazde ville ni la réparation des routes ne semblent être des chantiers que lesorganismes concernés dresseront un jour dans le coin, ajoutent nosinterlocuteurs. «Mais l'eau, au même titre que pour tous les Algériens, disentces mêmes délégués, n'est-ce pas une revendication légitime et vitale ?».  En réalité El-Gammas et son agglomération deplus de dix mille habitants avait bien du mal à se sortir d'affaire et cequartier du Haï El-Maqbara est venu ajouter un point noir à un état des lieuxdéjà peu reluisant. Ce sont un peu plus de 200 familles autrementdit bien plus qu'un millier de personnes installées sur ce site depuis 1990 etqui continuent de souffrir le martyre, tant les conditions qui sont les leurslaissent à désirer, comme ils tiennent à le souligner.  L'on imagine difficilement en ces périodesd'endémies répétitives comment peut-on vivre sans eau et depuis si longtemps.  Comment se débrouille-t-on en ces périodescaniculaires où de simples masures font figure d'habitations, envahies, on s'ondoute, par des essaims énormes de mouches, de moustiques mais également sous lamenace permanente des rats et ce qu'ils peuvent engendrer comme maladies.  Sur ce flanc dénudé du cimetière vivent plusde mille personnes toutes issues de milieux déshérités où la majeure partie desoccupants arrive miraculeusement à faire bouillir la marmite. Bien despromesses ont été faites mais rien sur le plan concret n'est venu éclaircir ceciel bien bas du Haï.