La cinéaste tunisienne Nadia El-Fani, réalisatrice du film Laïcité Inch' Allah dont des islamistes ont tenté d'empêcher la projection à Tunis, a indiqué au lendemain de cet incident, que «les méthodes de Ben Ali sont toujours là pour essayer de faire croire que nous ne sommes pas libres». Pour elle, la police a joué un drôle de jeu à un moment avec les islamistes, c'est pourquoi ils se sont sentis renforcés, en terrain conquis. «Mais nous n'avons pas fait une révolution pour avoir peur des islamistes !», s'insurge-t-elle. Nadia El-Fani se dit, néanmoins, confiante puisque les islamistes ne semblent pas avoir un si large soutien de la population. «On a vu quand même beaucoup de femmes voilées venir dans des manifestations de femmes ou des manifestations pour la laïcité, et dire nous sommes d'accord avec vous, nous sommes voilées et pratiquantes, mais nous sommes pour la laïcité, pour l'égalité hommes/femmes, pour l'égalité pour l'héritage. Nous voulons que l'islam se modernise», a-t-elle ajouté. La cinéaste a dû changer le titre de son film jugé trop provocateur. Ainsi de Ni Allah ni Maître il devient Laïcité Inch' Allah. Même changé, le titre a provoqué la colère des islamistes avant même de voir le film. Ils ont ainsi décidé de porter plainte contre la cinéaste pour atteinte au sacré, aux bonnes m'urs et à un précepte religieux, le ramadan. Nadia dit tout de même ne pas regretter le renversement de Ben Ali car «c'est à nous, la société civile, de savoir nous battre politiquement, de nous emparer de la démocratie pour faire autre chose».
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Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com