Algérie

El Djezzar (Batna) : le capharnaüm des pièces détachées Actualité : les autres articles



El Djezzar (Batna) : le capharnaüm des pièces détachées                                    Actualité : les autres articles
Des camions, des bus, des engins de tous genres et des véhicules de toutes marques, accidentés, réformés, entassés de part et d'autre de la RN 28 reliant Barika à M'sila, dans la localité d'El Djezzar, et sur une longueur de 11 km.
Un décor qui offre une image d'apocalypse et écorche le paysage qui garde encore les empreintes de vastes oliveraies et des champs dorés de blé et d'orge. Donc, sur une longueur de 11 km courent des entrepôts tout en parpaings collés les uns aux autres, formant une longue chaîne parfois ponctuée de manoirs sortis tout droit d'un film d'horreur, où les pièces détachées (moteurs y compris) attendent des preneurs qui d'ailleurs ne manquent pas, puisque la route en est tout le temps encombrée. Dans ce capharnaüm se trouvent les véhicules et engins acquis officiellement à la vente aux enchères qu'organisent les entreprises publiques pour la liquidation de leurs vieux parcs. Tous les propriétaires d'entrepôts que nous avons approchés étaient catégoriques, disant à quelques mots près : «Moi, j'achète le matériel qui a appartenu aux entreprises publiques et qui a été vendu aux enchères.»
Des voitures de luxe pourtant sont exposées à l'entrée, parfois légèrement égratignées, et qui ne semblent pas du tout provenir d'un quelconque lot cédé aux enchères, comme le prétendent nos interlocuteurs. L'opacité, faut-il le dire, règne en ces lieux et vous avez beau être un client sincère venu à la recherche d'une pièce que les concessionnaires ne voient pas la nécessité d'importer pour vous assurer le service après-vente, vous êtes reçu avec la méfiance la plus totale.
On commence par vous scruter de loin, ensuite à épier votre regard en vous donnant l'impression d'être dans un barrage fixe de la gendarmerie, avant de répondre à votre question.
La réponse, avons-nous remarqué, est selon la tête du client, et plusieurs parmi ces ferrailleurs, nous voyant avec l'appareil photo en bandoulière, nous répondent par la négative avant d'écouter la question. Ce qui pour le moins confirme ce qui se raconte à l'extérieur : «Il n'y a pas que des voitures réformées ayant appartenu aux vieux parcs d'entreprises publiques, nous dira notre guide qui a tenu à garder l'anonymat, beaucoup de voitures volées atterrissent ici.» Le plus étonnant dans l'histoire, c'est que personne parmi tout ce monde ou presque ne possède de registre de commerce. Tayeb
Benderradji, président de l'APC d'El Djezzar, nous le confirme en ces termes : «A part quelques-uns, personne ne possède de registre de commerce.» Par ailleurs, il nous informe, non sans amertume, que «ce marché des pièces détachées, (comme il préfère le nommer), est appelé à être transféré dans un autre endroit. Sur instruction du wali de Batna, le marché sera transféré vers la daïra d'El Maâdher, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya.» Et d'ajouter qu'il regrette cette décision, puisque ce commerce faisait vivre selon lui plusieurs familles. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce sont les Barikis qui jubilent parce qu'ils voient qu'il y aura moins d'accidents sur cette route. Delih Kadour, responsable d'une association de parents d'élèves, nous dira : «Ecrivez, s'il vous plaît, dites aux autorités qu'en plus d'un paysage défiguré, nous subissons à longueur d'année des accidents de la route.»


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