Algérie - Traitement des eaux (stations épuration , dessalement)

El Bouni (Annaba) - LA STATION D’ÉPURATION DE LALLELIK: Un intérêt environnemental et économique



El Bouni (Annaba) - LA STATION D’ÉPURATION DE LALLELIK:  Un intérêt environnemental et économique




Hérité de la période coloniale, le réseau d’assainissement des eaux usées de la ville de Annaba s’est toujours déversé directement en mer, participant dans une grande mesure à la pollution de la grande bleue avec toutes les conséquences néfastes pour les baigneurs, la faune et la flore marines.

Ce réseau est également dans un état de vétusté donnant souvent lieu à des éclatements qui indisposent les citoyens de par les odeurs nauséabondes. Le cadre de vie s’en trouve ainsi dégradé pour une ville considérée la quatrième d’Algérie, mais également des autres agglomérations dont l’extension urbanistique ne cesse de prendre de l’ampleur.

Cette situation a perduré jusqu’à la réalisation, ces dernières années, d’une station d’épuration à Lallelik, située à quelque 5 kilomètres au sud de la ville de Annaba, après la réhabilitation d’une grande partie des réseaux des eaux usées.

La station de traitement des eaux polluées (STEP) de Annaba, mise en service au mois de juillet 2010, est donc venue prendre en charge le traitement de ces eaux. Sa réalisation confiée à une société française avec une période d’essai de deux ans a pris fin en juillet 2012.

Depuis cette date, la STEP de Annaba est entièrement gérée par des cadres nationaux ayant acquis une formation théorique au sein des grandes écoles algériennes et une expérience pratique durant les deux années passées au sein de cette structure, lors de la période des essais par l’entreprise réalisatrice.

La gestion de la STEP de Lallelik est confiée à l’Office national d’assainissement (ONA), représenté par la zone de Annaba, qui englobe également les wilayas de Souk Ahras, Guelma et Tébessa.

D’une capacité de 580.700 équivalent/habitant, la station a un débit moyen de traitement de 83.620 m3/jour.

Dans une première phase, les eaux usées de la majeure partie des agglomérations de la wilaya dont le chef-lieu, El Bouni, Boukhadra, Sidi-Salem et Bouzaâroura, soit plus des deux tiers de la wilaya, sont épurées au niveau de cette station.

Station de décantation et de recyclage, la STEP de Lallelik comprend deux filières, la première pour les eaux et la seconde pour les boues.

Le volume moyen des eaux usées traitées annuellement est de l’ordre de 2.000.000 ? m3/an. Ce volume est appelé à augmenter avec le raccordement prochain des agglomérations d’El-Hadjar et de Sidi Amar.

Les cadres algériens qui font fonctionner cette station effectuent quotidiennement des analyses physico-chimiques au niveau du laboratoire de la STEP.

Pour Ahmed Benouaret, premier responsable de la zone de l’ONA de Annaba, «la production de boues est un signe d’efficacité de la dépollution, car elle traduit la part de “pollution” extraite des eaux usées. De ce fait, on a une amélioration de la qualité des effluents traités rejetés».

Cette amélioration s’est traduite également par une meilleure qualité de l’eau.

«Elle est confirmée par la présence de poisson constatée dans le canal des eaux épurées qui se déversent après traitement dans l’oued Seybouse», relève Ahmed Benouaret.

Le même responsable fait savoir que les sous-produits sont riches en matière organique, en azote et en phosphore.

«Ce qui leur confère des caractéristiques d’engrais organiques», dira-t-il.

Outre son intérêt environnemental, et qui s’intègre dans une logique de développement durable, «la réutilisation des eaux permet de disposer d’une ressource en supplément de celle brute issue des barrages de Cheffia et Mexa, qui alimentent la wilaya de Annaba», tient à préciser la même source.

Dite «non conventionnelle», l’eau traitée viendra se substituer aux prélèvements actuels de l’eau brute utilisée en grande quantité par, entre autres, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar. Comme elle sera destinée à l’irrigation agricole et participera dans la recharge de la nappe phréatique. D'où son intérêt environnemental mais aussi économique.

La zone de l’ONA de Annaba, qui a pris part récemment à l’exposition sur la Journée nationale de l’environnement, a prévu d’organiser des actions de sensibilisation du large public à l’aide de visites guidées à la STEP destinées notamment aux écoliers et lycéens.

A. Bouacha



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