Algérie

El Boughi pris en otage



El Boughi pris en otage
Durant des semaines et des mois, le réalisateur prendra tous les engagements pour réussir ce film.C'est une légende, c'est l'une des plus belles histoires d'amour vécues. Sa lecture nous balance entre fiction et réalité. Toutes les langues du monde, tous les mots et expressions ne sauront lui donner sa juste valeur. Elle sera chantée avec une interprétation musicale sublime par le géant du malouf, Mohamed Tahar Fergani, mais aussi écrite pour que cette histoire soit ancrée dans le temps. Pourtant, aucun n'a pu la situer dans l'espace et dans le temps. El Boughi, une belle aventure d'émotion, de tendresse et de passion entre Saâd et Nedjma. L'histoire est tellement envoûtante qu'il était question d'en produire un film. Le ministère de la Culture s'est engagé au même titre que le Cadc (Centre algérien du développement du cinéma), pour porter cette belle histoire à l'écran. Le réalisateur ne pouvait être que ce grand expert du cinéma Ali Aïssaoui, dont la réputation n'est plus à démontrer, pour son sérieux et son dévouement à son métier.Le tournage pour lequel il se donnera à fond, lui consacrant le temps et l'énergie qu'il faut aura lieu à Constantine. Durant des semaines et des mois, le réalisateur prendra tous les engagements pour réussir ce film dont on a beaucoup parlé et que tous attendaient avec impatience. Un producteur privé local dirigeant une boîte de production, les 3V, a été sollicité pour cet objectif. Tout allait bien, jusqu'au mois d'avril dernier, jour où ce dernier a disparu de la circulation ne donnant plus signe de vie après la réalisation du film de deux heures et demie.A ce propos, pour des considérations techniques, la durée du film sera réduite à deux heures 15 minutes. Le producteur exécutif emportera avec lui le film et ne donnera plus aucune suite aux multiples appels du réalisateur, nous confiera M.Ali Aïssaoui.Ce dernier sera par la suite surpris d'apprendre que le film a été présenté au Festival international d'Oran du film arabe en juillet dernier et auquel il n'a pas été invité.Notre interlocuteur, que nous avons reçu à notre rédaction nous confirmera que le film ne devait en aucun cas passer à ce festival, c'est ce qui avait été convenu. Néanmoins, sa diffusion qui a été également programmée pour la clôture de «Constantine, capitale de la culture arabe», en avril dernier, aura malgré tout lieu à Oran, mais cela n'avait plus aucun sens. Il perdra son âme, après avoir été charcuté par le producteur exécutif. Le réalisateur a été scandalisé, lui, qui a pris le chemin d'Oran pour tenter de comprendre ce qui se tramait. Beaucoup n'avaient pas reconnu la signature d'Ali Aïssaoui dans ce film. Ce qui a été considéré comme une atteinte grave à la réputation de ce réalisateur. Il ne manquera pas de confier qu'il a été indigné, voire insulté. En un mot, le producteur exécutif a causé un sérieux préjudice moral au réalisateur qui vient de saisir aussi bien le ministre de la Culture que le Cadc. Pour sa part, l'incriminé dans cette affaire encore déconcertante, accusé d'avoir pris en otage un produit qui ne lui appartient pas avance comme réponse: «C'est le ministère qui a exigé une nouvelle version du film. Sans ça on ne pouvait pas le programmer au Festival international d'Oran du film arabe. La commission a exigé deux heures de diffusion sans plus, j'ai été contraint de réduire la durée du film avec une nouvelle version et un nouveau montage pour faire suite aux exigences de la commission du Festival d'Oran du film arabe», il a ajouté: «A aucun moment, je n'ai souhaité porter atteinte au réalisateur que je respecte. Initialement le film comptait une durée de deux heures 40 minutes il fallait à chaque fois revoir le temps à la baisse». Cette révision du temps aura donc ôté tout son sens au film ainsi que le charme de l'histoire. Pour des connaisseurs, le film est incompréhensible, c'est juste une série de scènes qui ne véhiculent aucune expression ou message: une histoire d'amour assassinée.


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