El Belliri signe avec brio la 3ème soirée 7e Edition du printemps théâtral

La troupe El Belliri de Constantine s'est produite, hier, au TRC, dans le cadre du Printemps théâtral, 7ème édition, avec une adaptation de l''uvre dramaturgique de Tewfik El Hakim (1945), Echaitane fi khatar (le diable en péril).
Mise en scène par Wahid Achour, la pièce, une tragi-comédie, dont le titre devient Ana, ayali wa echaitane (Moi, ma compagne et le diable), remet, dans un brillant jeu de scène, en question la relation conjugale et les vieux clichés encore bien ancrés dans notre société qui font d'une femme intelligente, non forcément soumise au diktat de l'homme, une potentielle associée du diable. L'époux, un philosophe (incarné par Hamza Mohamed-Fodil) voit en songe le diable (Hamamès Ahmed), qui le sollicite pour un conseil : comment arrêter les guerres '
En essayant de jouer son rôle d'indigne malin et de manipulateur légendaire, le diable ne fait que se ridiculiser. Il n'arrive pas à être à la hauteur de sa réputation de fauteur de trouble universel avec, en face de lui, une femme (Zleïkha Belhadj) à la grande vivacité d'esprit qui ne s'en laisse pas conter. C'est une prise de conscience du couple qui s'opère à travers ce rêve. Tout compte fait, qui est responsable de la guerre, l'homme ou la femme '
«Il n'y a pas assez de dialogue entre l'homme et la femme ; cette dernière doit aller vers l'intelligentsia car c'est forcément par elle que vient le salut ; il faut faire renaître les valeurs conjugales, le respect que nos aînés avaient pour la femme, ils ne la confinaient pas à la casserole et ne la diabolisaient pas systématiquement», nous déclare, en coulisse, Wahid Achour. Le seul hic à relever, est la défaillance avérée en matière de communication de la part des organisateurs de l'évènement, qui, faut-il le dire, n'a pas drainé grand monde. «Le P/APC a tardé à donner son aval, ce qui n'a pas laissé beaucoup de temps à une bonne médiatisation, créant de fait toute cette anarchie», nous confie une source fiable. Et c'est là tout le problème : l'absence de sérieux qui caractérise les meilleurs évènements.