Algérie

EL-BAYADH : UNE FIGURE NATIONALE S'EN VA


L'une des rares femmes et figures emblématiques de la lutte de Libération nationale, connue de la région, Hadja Zoulikha Bessaïh, vient de tirer sa révérence à l'âge de 86 ans. Cette pionnière du mouvement national, réputée pour avoir tenu la dragée haute au capitaine Rassiny, de sinistre mémoire, chef de la SAS, s'est forgée une réputation de combattante inflexible et intraitable au côtés de feu son époux Si Hachemi Bessaïh, lui-même issu de l'une des nobles et légendaires familles des Guerraridj, dignes descendants de Sidi Yahya Benabdallah. Cette célèbre moudjahida a connu les affres de la détention et des geôles du colonialisme, au même titre que son époux, notamment dans les sinistres centres de détention de Géryville et Kenadsa (wilaya de Béchar). Accusée de rébellion à l'administration militaire de Géryville, elle fut arrêtée et cruellemnt torturée par les parachutistes français qui voulaient à tout prix lui tirer les vers du nez et en savoir plus sur les mouvements et les actions militaires des mousabilines de la région. Rien n'y fait, cette dame de fer, aux côtés de son époux, était à la tête d'un solide et puissant réseau de militants de la cause nationale, tout au début de l'année 1957, et dirigeait tous les mouvements des militants de la cause, à partir de l'habitation de la famille Bessaïh, quartier général et point d'appui à tout ce qui avait trait à la logistique des combattants de la liberté. Une habitation, considérée comme l'un des bastions de la lutte armée, mise à sac plusieurs dizaines de fois par les hordes sauvages de l'armée coloniale sous le commandement du sanguinaire Bigeard qui, on s'en souvient encore, ont installé leur campement militaire juste en face d'elle. Cette moudjahida qui s'en est allée, ce lundi, sur la pointe des pieds, pour l'au-delà, d'une pudeur ainsi que d'une sobriété exemplaires et proverbiales, a été également, selon les témoignages concordants de ses nombreux compagnons de lutte, la première femme à avoir confectionné le premier étendard de la liberté qui a flotté, pour la première fois, sur l'immense place d'El-Bayadh, il y a de cela cinquante ans. Le c'ur toujours sur la main droite, elle a été, de tout temps, aux côtés des plus démunis et des orphelins en particulier, sachant trouver les mots tendres et affectueux qu'elle leur destinait, soulageant un malade ou un nécessiteux, en témoigne son remarquable geste de donation d'une immense habitation au profit des Diar Rahma.
L'ORAISON FUNEBRE, DIGNE D'ELOGES, LUE A L'ISSUE DE SES FUNERAILLES A ETE L'OCCASION POUR CES MILLIERS DE CITOYENS QUI L'ONT ACCOMPAGNEE, A SA DERNIERE DEMEURE AU CIMETIERE DE SIDI YAHYA, DE CONNAITRE LE PARCOURS ET L'ITINERAIRE, O COMBIEN PARSEME D'EMBUCHES ET DE SOUFFRANCES DE CETTE COMBATTANTE QUI NOUS A CONFIE UN JOUR, LORS D'UNE BREVE RENCONTRE, QU'ELLE PEUT PARTIR MAINTENANT, HEUREUSE ET SOULAGEE A LA FOIS AVEC LE SENTIMENT D'AVOIR LAISSE DERRIERE ELLE, UN ETAT INDEPENDANT ET UN PEUPLE LIBERE DU JOUG DU COLONIALISME, MAIS AUSSI SON FILS SPIRITUEL LE DR AMEUR QUI NE S'EST JAMAIS ELOIGNE D'ELLE, EN L'ASSISTANT DANS SES MOMENTS LES PLUS DIFFICILES.
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