Algérie

EL-BAYADH : UNE CAMPAGNE INSIPIDE ET TERNE



Il fallait s'y attendre et contrairement aux autres campagnes électorales des scrutins précédents, qui ont démarré sur les chapeaux de roues, celle qui se joue actuellement paraît, au fil des jours, terne et moins captivante et pour cause, les dizaines de permanences ouvertes à tour de bras, à travers les grandes artères de la ville par les 09 partis politiques en compétition pour les prochaines locales ne connaissent plus cette activité fébrile d'antan. Rares ont été les trois meetings tenus précédemment, qui ont réussi à drainer dans les salles une foule nombreuse. Pour certaines formations politiques qualifiées, le plus souvent, de solidement ancrées dans cette région, il leur a fallu ramener de la zone rurale par bus entiers, tous frais payés naturellement, des dizaines de citoyens puisés dans les tribus périphériques du chef-lieu de la wilaya, juste pour remonter l'applaudimètre de quelques crans seulement, à telle enseigne que les candidats eux-mêmes, se sont donné à première vue des signes d'essoufflement et baissent les bras, dans des permanences vides, livrées aux quatre vents. Les personnes «chargées de veiller au maintien des affiches, lassées par leur renouvellement, sitôt collées sur les panneaux font l'objet de graffitis aux relents tribaux. Les listes des candidats alignés, nous confie un citoyen, réputé pour son verbe incisif et son sens très pointu de l'appréciation de ces derniers, le plus souvent affublés de titres pompeux et en inadéquation avec leurs fonctions actuelles, prêtaient à rire et c'est justement l'argument avancé par les indécis et les plus sceptiques, qui voient d'un mauvais 'il ces régiments de futurs postulants qui vont, sans armes et bagages, à la conquête des 22 hôtels de ville de la wilaya et de l'APW. Sur ces listes on retrouve des revenants qui se sont cassés les dents par le passé, d'autres nouveaux venus, affichant des galons de docteurs-es quelque chose, sur leurs épaulettes et c'est à ne rien comprendre sur le parcours scolaire de chacun d'eux. Dès le premier coup de starter, cette campagne électorale qui a donné des signes d'emballement, semble, bel et bien, s'enliser après quelques embardées en milieu et ce ne sont pas les grands buffets gargantuesques et pantagruéliques organisés, chaque soirée et les rencontres de centaines de convives autour des plats de couscous qui pourront faire office de programme de campagne électorale qui inciteront les citoyens à porter définitivement leur choix sur le maître de céans. Les m'urs et les traditions ancestrales n'ont certes pas changé dans cette région où le tribalisme a encore de beaux jours devant lui car chaque soirée que Dieu fait, les candidats des neuf partis en lice ainsi que ceux de la seule liste d'indépendants, se battent à coups de grands plats de couscous accompagnés de côtelettes d'agneau bien grillées.
La loi de la table la mieux garnie peut, bel et bien, assurer la victoire du candidat, il s'agit d'une simple mise qui peut forcément rapporter gros. Un travail de proximité qui pourrait bien avantager certains et leur être plus profitable qu'un meeting ; enfin souhaitons la réussite au plus combatif et au plus convaincant de ces candidats et que le meilleur l'emporte. Le climat s'est fait lui aussi de la partie avec son lot de grisaille et de monotonie qui flotte dans l'air depuis le lancement de cette campagne électorale.


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