Alors que tout le monde s'attendait à une
très forte vague de chaleur durant le mois sacré du ramadhan, voilà qu'un été
presque printanier a surpris plus d'un avec une température journalière
clémente et des soirées très fraîches, donnant ainsi l'occasion aux familles de
veiller très tard la nuit en arpentant les grandes artères sous l'Å“il
protecteur et discret des centaines de policiers, en tenue et en civil, qui
veillent au grain à chaque coin de rue.
La dernière cuillerée de h'rira avalée, les jeûneurs envahissent les rues : les uns
prennent le chemin des mosquées et les autres colonisent les places publiques
et les terrasses des cafés. Il faut jouer des coudes dans chaque avenue de la
ville pour se frayer un chemin au milieu d'une foule compacte et bruyante. Mais
dans les petites villes de l'intérieur de la wilaya, la routine prend le dessus
après l'heure du f'tour. On se retrouve entre copains
autour d'une table garnie de sucreries, de friandises et de l'indétrônable
théière qui ne chôme pas de toute la soirée : c'est dire que toutes les nuits
de ramadhan se ressemblent dans ces agglomérations, dont la population locale
s'est confinée à un rythme de vie ancestral, ponctué par des soirées
artistiques et musicales animées par des troupes locales relevant de la
direction de la culture de la wilaya.
La cherté de la vie et la rareté des
produits laitiers et maraîchers pour une population frappée de plein fouet par
le chômage et la misère dans ces villages de l'Algérie profonde, donnent un
goût amer à ce mois sacré. Dignité et fierté obligent, ces gens-là ne
pleurnichent jamais et gardent la tête haute face à une meïda
dégarnie qui n'offre que le strict minimum à une famille nombreuse. Le menu est
le même et ne changera point durant tout le mois sacré. Des galettes de pain, une
soupe légèrement épicée et salée, faite à base de semoule d'orge et une pincée
de dattes en pâté (hmeira) suffisent à calmer les
estomacs de toute la marmaille, alors que d'autres en ce même moment de la
rupture du jeûne rivalisent de gourmandise avec Gargantua, pour qui l'heure du f'tour est synonyme de banquet.
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Posté Le : 09/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com