Algérie

El-Bayadh: Mois de disette pour les uns et de banquets pour les autres



Alors que tout le monde s'attendait à une très forte vague de chaleur durant le mois sacré du ramadhan, voilà qu'un été presque printanier a surpris plus d'un avec une température journalière clémente et des soirées très fraîches, donnant ainsi l'occasion aux familles de veiller très tard la nuit en arpentant les grandes artères sous l'Å“il protecteur et discret des centaines de policiers, en tenue et en civil, qui veillent au grain à chaque coin de rue.

La dernière cuillerée de h'rira avalée, les jeûneurs envahissent les rues : les uns prennent le chemin des mosquées et les autres colonisent les places publiques et les terrasses des cafés. Il faut jouer des coudes dans chaque avenue de la ville pour se frayer un chemin au milieu d'une foule compacte et bruyante. Mais dans les petites villes de l'intérieur de la wilaya, la routine prend le dessus après l'heure du f'tour. On se retrouve entre copains autour d'une table garnie de sucreries, de friandises et de l'indétrônable théière qui ne chôme pas de toute la soirée : c'est dire que toutes les nuits de ramadhan se ressemblent dans ces agglomérations, dont la population locale s'est confinée à un rythme de vie ancestral, ponctué par des soirées artistiques et musicales animées par des troupes locales relevant de la direction de la culture de la wilaya.

La cherté de la vie et la rareté des produits laitiers et maraîchers pour une population frappée de plein fouet par le chômage et la misère dans ces villages de l'Algérie profonde, donnent un goût amer à ce mois sacré. Dignité et fierté obligent, ces gens-là ne pleurnichent jamais et gardent la tête haute face à une meïda dégarnie qui n'offre que le strict minimum à une famille nombreuse. Le menu est le même et ne changera point durant tout le mois sacré. Des galettes de pain, une soupe légèrement épicée et salée, faite à base de semoule d'orge et une pincée de dattes en pâté (hmeira) suffisent à calmer les estomacs de toute la marmaille, alors que d'autres en ce même moment de la rupture du jeûne rivalisent de gourmandise avec Gargantua, pour qui l'heure du f'tour est synonyme de banquet.




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