Organisé conjointement par la direction des
services agricoles et la chambre d'agriculture, le premier salon destiné à la
promotion des produits agricoles locaux qui a ouvert ses portes au public ce
lundi dernier, sous le signe «l'agriculture : une richesse durable et un investissement
prometteur», se veut une vitrine de la production locale maraîchère, fruitière
ovine et agro-industrielle. Plus de cent cinquante exposants relevant du
secteur agricole, des promoteurs privés qui se sont lancés corps et âme dans
divers créneaux, ont sorti cette fois-ci leurs griffes, mettant ainsi à
l'honneur le fruit de leur labeur des produits du terroir. Des produits
agricoles très variés, allant de l'huile d'olive à la confiture de dattes que
l'on croyait être l'apanage des seuls exploitants agricoles du nord du pays, sont entrés dans les moeurs des petits fellahs de la région.
Une première sortie triomphale qui a été
l'occasion pour les milliers de visiteurs d'apprécier et de goûter aux saveurs
des produits locaux proposés à la dégustation, tels le miel, le fromage et
l'huile d'olive nés sous le ciel des Hauts Plateaux. La qualité et la diversité
de tout un éventail de jeunes investisseurs qui se sont lancés corps et âme
dans la production agro-industrielle, ont saisi cette occasion pour interpeller
le premier responsable de la wilaya, lors de son passage dans les travées de ce
salon, sur les mille et une difficultés qu'ils éprouvent pour l'octroi de
crédits financiers et qu'ils peinent à obtenir ; une aide financière destinée à
promouvoir et à relancer leurs activités respectives, lui signifiant de vive
voix leur ras-le-bol et leur mécontentement face à la direction des services
agricoles qui leur tourne le dos à chaque fois que l'un d'eux tente l'aventure.
Un vrai parcours du combattant pour Si Moussaoui, un
pionnier dans l'oléiculture qui est contraint à chaque fin de saison de se
rapprocher des huileries de Djelfa pour presser sa production d'olive et la
mise en bouteille de l'huile. Il parle d'une véritable expédition très onéreuse
et les exemples abondent dans ce sens. Ce salon a eu le mérite de mettre à nu
et de lever le voile sur les difficultés rencontrées par ces investisseurs
privés qui tentent contre vents et marées de donner un coup de fouet à leurs
activités semi-industrielles en relevant un défi et
par voie de conséquence faire entrer de plain-pied dans la sphère économique
cette wilaya, confinée dans l'élevage, en lui offrant de nouvelles perspectives
économiques et industrielles. Les exemples évoqués par ces promoteurs privés
sont légion et l'un d'eux ira plus loin en nous déclarant que les crédits
destinés au soutien de leurs activités ne leur sont octroyés qu'avec parcimonie.
Il demeure que leurs unités de production ou de transformation ne font que
rarement sinon jamais l'objet de suivi par les services techniques de la DSA.
L'exemple le plus éloquent est celui de ce
jeune aviculteur, Fethi Merrakchi
dit «Hama», dépité par les promesses d'aide financière jamais honorées a
investi plus d'un milliard de centimes pour créer sa propre unité de production
de poulet de chair et avec sur le dos une production de plus de 5.000 Å“ufs/jour,
ainsi que d'autres produits maraîchers annexés à son exploitation, tels la
pomme de terre, des haricots verts dont les excédents de la production sont écoulés
dans le nord du pays en raison du manque de chambres froides et ceci est
également propre pour la surproduction d'abricots en cette fin de saison. L'amertume
et le désarroi se lisent d'un trait sur les visages de ces nouveaux pionniers
qui crient à tue-tête leur désarroi, privés de surcroît d'une aide financière
et d'une assistance technique qui ne se sont révélées n'être que des promesses
jamais honorées et des vÅ“ux pieux. En apprenant de la bouche même de ces
infortunés investisseurs la situation dans laquelle ils se débattent, le wali
de la wilaya est sorti de ses gongs en pointant du doigt les responsables
chargés de la relance de ce secteur qui est à ses premiers balbutiement depuis
ces dix dernières années.
Plus de onze communications, dirigées chacune
par d'éminents maîtres de conférence, enseignants et chercheurs des universités
d'Oran, d'Alger, de Tiaret et de Laghouat, ont été tenues tout au long de trois
journées consécutives, en marge de ce premier salon.
Au menu de ces conférences figuraient les
mutations spatiales, le développement agro-pastoral de la wilaya et enfin les
maladies émergentes affectant le cheptel et l'arboriculture. Nous ne manquerons
pas de signaler également, fait rarissime pour ce genre de manifestations, l'absence
des correspondants locaux de la presse qui n'ont pas conviés à assurer la
couverture de cet événement de taille. Négligence délibérée ou omission, seuls
les deux co-organisateurs de ce salon pourront y répondre. La réussite de cette
exposition revient également à l'entreprise «Haddou
Service» qui n'a ménagé aucun effort pour la conception et la mise sur pied en
un temps record des différents stands et chapiteaux.
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Posté Le : 29/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com