Construire son propre logement, avec naturellement une aide financière de 50 millions de centimes, octroyés dans le cadre de l’habitat rural, dans un hameau coincé entre les dunes de sable, en plein milieu du désert, n’est pas du tout une partie de plaisir ni une entreprise aisée pour un nomade ignorant l’abécédaire des modalités pratiques de financement et de réalisation, loin de points d’approvisionnement en matériaux de construction et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de la régularisation financière de chacune des trois tranches auxquelles il a souscrit. Dès le lancement des travaux, le bénéficiaire emprunte un chemin de croix et se perd dans les méandres d’un labyrinthe bureaucratique. Parmi ces centaines de bénéficiaires qu’a pu rencontrer M. Ziane, wali de la wilaya, lors de ses visites d’inspection à travers les daïrate d’El-Abiodh Sidi Cheikh et de Brézina, entamée mercredi dernier, citons le cas de cet octogénaire qui illustre à lui seul et parfaitement les entraves et les difficultés rencontrées par chaque bénéficiaire. Habitant le hameau enclavé profondément dans le reg saharien, à Aïn Lehbara au sud de Brézina, il ne sait plus à quel saint se vouer pour réaliser la première tranche de son logement. Sans ressources, il s’est endetté jusqu’au cou pour effectuer les premiers travaux et comme beaucoup d’autres, il a déposé son dossier de régularisation financière auprès de la DLEP pour poursuivre la seconde tranche. Cette direction de wilaya devra, selon la règlementation, transmettre le dossier de l’intéressé à la CNL, puis le déposer à la banque. Mais hélas, la première structure évoque la contrainte de la formule «R.I.B» et la dernière rejette en bloc le non-paiement pointant du doigt le mécanisme grippé au niveau même de la DLEP. Ces bénéficiaires de logements ruraux se heurtent tous à un mur bureaucratique et ont clairement affiché leur mécontentement et leur ras-le-bol, au wali qui a accordé une oreille attentive à leurs doléances que ce soit à Arbaouet, El-Abiodh ou Sid Hadj Dine et Aïn Lehbara. Les mêmes préoccupations reviennent sur les lèvres de tous les bénéficiaires du logement rural à chacune des haltes du chef de l’exécutif. Si tel est le cas comme on a pu le constater, la concrétisation de ce programme d’habitat risque non seulement d’être compromise mais également retardée et le bénéficiaire du logement rural, ballotté entre la DLEP et la CNL, refuse d’être le dindon de la farce. Nullement convaincu par les arguments avancés par le DLEP de la wilaya, face à cette situation qui a pris des proportions inquiétantes, le wali n’a pas mâché ses mots et n’a pas été du tout tendre à l’égard du DLEP, lui signifiant l’ordre de prendre des mesures urgentes et immédiates afin de régulariser la situation financière de tous les bénéficiaires de logements ruraux sur chacune des trois tranches, eu égard à leurs conditions de vie matérielles très précaires et leur désir immuable de se fixer durablement dans leurs hameaux d’origine respectifs. Le grain de sable se situe, nous dit-on, auprès des bénéficiaires rencontrés au niveau du mécanisme de remboursement des frais engagés mis actuellement sur pied et qui constitue un handicap majeur, non pas en ce qui concerne le suivi et le contrôle des travaux réalisés mais du côté des relations DLEP-CNL.
Le wali devait rappeler, à ce propos, que la DLEP ne doit pas se contenter de la conformité des travaux mais intervenir encore plus haut en soutenant le bénéficiaire dans la phase finale de remboursement de chacune des trois tranches afin qu’il puisse réaliser son logement dans les délais les plus courts et les plus raisonnables.
Une situation qualifiée de décevante qui a fait sortir le wali de ses gongs, plusieurs fois au cours de cette même visite et qui n’a pas hésité à accorder, à chaque fois, un carton rouge au DLEP dans chacun des hameaux visités, où l’on a pu également relever que plusieurs constructions de logements ruraux sont à l’arrêt faute de liquidation des situations financières antérieures et dont les bénéficiaires sont parmi les plus démunis.
La wilaya a bénéficié de 16.450 logements ruraux, tous programmes confondus (P.E.C. Programme complémentaire et Hauts Plateaux et dont seulement 1.500 ont été achevés et livrés et 1.000 autres sont en cours de réalisation. L’écart est de taille et il serait impossible de rattraper le temps perdu si la situation vécue par l’ensemble des bénéficiaires n’est pas débloquée. A Arbaouet, le wali a pu également s’enquérir de l’état d’avancement des travaux d’une salle de sports pour laquelle a été réservée une enveloppe financière de l’ordre de 30 millions de DA et dont les travaux ont atteint leur vitesse de croisière.
Lors de sa seconde halte à El-Abiodh, le chef de l’exécutif a mis l’accent sur la nécessité de mettre tout le paquet sur la qualité qui devra répondre favorablement à la vocation de l’ouvrage du stade omnisports qui sera doté d’une piscine olympique. La ville d’El-Abiodh a également bénéficié de la réalisation d’un poste simplifié de 60/30 KV et d’un autre pour assurer la jonction et le transport de l’énergie électrique à partir de Nâama sur 240 km vers El-Bayadh et renforcera la ligne de 60 KV qui vient d’Aïn Skhouna (Saïda). La ville d’El-Abiodh bénéficie, également, d’importants travaux de mise à niveau et de réhabilitation des voiries sur 45 km ainsi que la rénovation et l’extension du réseau d’assainissement et de rejet des eaux usées sur 4.740 mètres linéaires.
Avant de clore sa tournée le wali s’est rendu successivement sur les 2 nouveaux tronçons routiers; le premier reliant El-Abiodh à Brézina sur 80 km et le deuxième Brézina à Metlili sur 175 km et dont 26 km restent à réaliser. Sur le premier axe, le wali n’a pas caché sa colère en constatant l’absence de l’entrepreneur.
Posté Le : 10/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Mostefaoui Hadj
Source : www.lequotidien-oran.com