Algérie

El-Bayadh: Le coup de gueule du wali



La récente réunion consacrée à l'évaluation des projets de développement en cours de réalisation ou en voie d'achèvement, tenue jeudi dernier au siège de la wilaya avec les membres de l'exécutif, a été l'occasion pour le premier responsable de la wilaya d'exprimer à haute voix son mécontentement face à l'état de délabrement dans lequel se trouve le chef-lieu de la wilaya qui croule sous le poids des immondices mais surtout de fustiger certaines entreprises de réalisation publiques et privées, qualifiées de boiteuses, selon le wali, juste après une visite inopinée effectuée la veille à travers plusieurs chantiers de construction confiés à des entreprises et c'est ce qui l'a fait sortir de ses gonds, lorsqu'il apprendra que leurs chantiers ont été pourvus en effectif juste le temps du passage du wali. De la poudre aux yeux, mais c'était sans compter sur le sérieux et le sens réel des responsabilités dont font preuve le directeur du logement et des équipements publics ainsi que celui des travaux publics, qui veillent au grain pour la concrétisation des projets qui sont placés sous leur tutelle et sans leur présence permanente sur le terrain, plus de la majorité des grands projets lancés cette année n'aurait pas franchi le seuil de l'étude.

En prenant à partie ces entreprises de réalisation peu performantes qui entravent plus le développement de la wilaya, le chef de l'exécutif, tout en soulignant au passage que cette wilaya a la triste réputation d'accueillir sur son sol et servir de havre de paix à des gestionnaires sanctionnés pour leur mauvaise gestion des affaires publiques, a également mis à l'index certains de ses membres indéboulonnables et en exercice actuellement parfois pendant plus d'une dizaine d'années, qui font preuve d'incurie et de laisser-aller, allant jusqu'à demander leur départ de la wilaya au cas où il relèverait des retards dans la livraison des projets lancés, surtout lorsqu'on sait que cette wilaya a bénéficié d'un épais matelas financier au titre du programme sectoriel, par exemple pour 50 opérations inscrites, estimées à 573,09 milliards de centimes pour la seule année 2011. Chaque directeur est comptable de ses activités et devra honorer ses engagements et maintenir le cap sur les objectifs fixés en matière de respect des délais d'achèvement et de livraison définitive des projets confiés à son secteur, dira en substance le wali, très excédé par les retards de livraison enregistrés dans certains cas, en passant à la moulinette certains d'entre eux qui se sont distingués par le laisser-aller. L'autre point fort de cette rencontre d'évaluation a été l'évocation par le wali de l'état de délabrement dans lequel se trouve la ville d'El-Bayadh qui croule sous le poids des immondices. Le wali, qui a arpenté la veille toutes les rues principales de la ville, n'a pas mâché ses mots en ne prenant pas de gants cette fois-ci et n'a pas hésité à parler de situation de la capitale de Laghouat-Ksel, de catastrophique qui frise le ridicule et l'ubuesque sur tous les plans en indiquant qu'il a donné des instructions fermes pour qu'une enquête judiciaire soit ouverte afin de mettre toute la lumière sur la gestion du P.C.D/2011 de la commune d'El-Bayadh qui s'élève à 20 milliards de centimes en sus de 50 autres milliards réservés à la viabilisation, s'interrogeant également sur la destination réelle des fonds mobilisés dans le cadre de ce programme, après avoir relevé avec amertume et inquiétude que ce chef-lieu de commune ne cesse de perdre, au fil des jours, ses lettres de noblesse suite à une gestion en dents de scie de cette collectivité. En mettant le doigt sur la plaie, lorsqu'il a levé le voile sur la zone d'activité, le premier responsable n'a pas manqué de rappeler que les investisseurs qui se sont partagé «le gâteau» du foncier de cette zone depuis plus d'une décennie doivent s'atteler à concrétiser leurs projets respectifs, et à l'adresse de ceux qui n'ont pas encore régularisé leur situation financière vis-à-vis des domaines, il leur sera fait application stricte de la loi et dans toute sa rigueur. Il y a lieu de noter sur ce même registre que sur les 45 projets inscrits au titre de l'année en cours, 23 ont été réceptionnés. Mais, semble s'interroger le wali, quelle est la réelle vocation de cette wilaya, excepté celle de pastorale puisqu'elle lorgne vers la création d'unités industrielles qui font actuellement cruellement défaut et à titre d'exemple l'O.A.I.C, la manufacture des peaux et cuirs, la briqueterie et l'agroalimentaire. Mais la réponse à cette cruciale question se trouve dans le camp des potentiels investisseurs, pas ceux originaires de la région qui, tout en détenant plus de la moitié du capital cheptel entre leurs mains, sont très frileux et peu entreprenants, mais dans celui du côté de l'Est du pays, une fois que les voies de communications ferroviaires projetées, telles celles vers Aflou et Djelfa, réalisées. Et ce n'est pas un vÅ“u pieux, la wilaya veut rattraper le temps perdu et se mettre au diapason, au même titre que celles qui l'entourent, elle y arrivera sans conteste pour peu que tout le monde, élus et responsables locaux descendent dans l'arène et vont ensemble au charbon.




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