Algérie

El-Bayadh : La ville sous le poids des immondices


En cette période de grandes chaleurs, propice à la propagation des maladies, le chef-lieu de wilaya et plus particulièrement ses grandes artères et places publiques se sont transformés, en un laps de temps, en de véritables dépotoirs, menaçant ainsi la santé des habitants des 26 quartiers et cités de la ville. Des sacs en plastique, bourrés de déchets ménagers et de bouteilles en verre, déposés à la hâte à la faveur de la nuit par des citoyens inconscients et insouciants, jonchent le sol de ces espaces durant plusieurs jours consécutifs dégageant ainsi de très fortes odeurs nauséabondes, pire encore, ces sacs sont le plus souvent éventrés et le contenu éparpillé par de jeunes enfants en quête de pain rassis. Pas un seul quartier de la ville n'est à l'abri de cette situation déplorable, même les espaces verts, qui ne dépassent pas d'ailleurs les doigts d'une main, ne sont pas épargnés par des bandes d'adolescents qui les prennent d'assaut dès les premières heures de la nuit. Les rares et timides interventions de l'APC d'El-Bayadh, pour venir à bout de ces décharges publics sauvages, se sont avérées insignifiantes, en égard au peu de moyens humains et matériels notamment dont dispose cette APC, beaucoup plus préoccupée par la mise en terre de jeunes palmiers dans des quartiers appelés pompeusement «cités résidentielles». Le service communal, chargé du nettoiement, ne compte qu'une soixantaine d'employés, cinq camions compacteurs et, comble de l'ironie, trois remorques de faible tonnage tractées qui sillonnent la ville à la vitesse d'un supersonique. Les marchés de fruits et légumes poussent comme des champignons dans chaque quartier populeux, à l'insu de l'APC. Dans un récent entretien accordé par le président de l'APC d'El-Bayadh à la radio locale, il a été fait état d'une situation peu enviable. Le président de l'APC ne cache pas les faiblesses des moyens dont dispose la commune pour assurer le ramassage des ordures ménagères, pourtant le parc communal sert de cimetière à plus d'une vingtaine de camions immobilisés par manque de pièces détachées. La priorité est accordée par l'APC à l'éclairage public selon lui. Le constat est amer. La cité des 56 logts, à Sid Hadj Bahous, est dans le noir depuis plus de six mois et, nous dit-on auprès des locataires de cette cité, la cause est liée à un seul câble souterrain de 50 mètres seulement qui doit être rénové.

Les présidents des 26 associations des quartiers de la ville s'arrachent les cheveux et décrient l'APC qui a acquis plus de 300 jeunes palmiers auprès d'un fournisseur privé à un prix qui donnerait la chair de poule. Une espèce qui ne réussit guère sous un climat froid et sec. Seule la moitié de ce lot a été mise en terre sans entretien et arrosage et le reste est déposé, depuis plus d'un mois, dans un hangar délabré et envahi par les mites et les rongeurs. Une dépense faramineuse, soit plus de 20.000,00 DA l'unité, qui aurait pu être orientée par l'APC vers l'achat de véhicules destinés au service de nettoiement. Certes, le ramassage des ordures ménagères n'est pas une mince affaire, surtout lorsqu'on sait le manque de civisme dont font preuve certains ménages, mais toujours est-il que les élus locaux doivent inscrire, en priorité sur leur agenda, la propreté du cadre de vie du citoyen en s'investissant totalement dans la durée pour rendre à la capitale des Laghouat Ksel ses lettres de noblesse, une ville qui attire des milliers d'estivants venus des wilayate de l'extrême sud du pays en quête d'une bouffée d'air frais et de quiétude surtout. La balle n'est plus dans le camp de la Direction de l'environnement.


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