Que les fins gourmets, fins connaisseurs et amateurs du produit du terroir se retroussent les manches, le diamant qu'il soit de couleur ocre, noire ou blanche, est déjà arrivé sur les tables des ménagères. Il s'agit naturellement de la truffe blanche dite du Maghreb. Elle s'arrache à un prix d'or par les bourses les plus fortunées. Plus de 800,00 DA le kilo à l'état brut. Avant d'être servie, elle doit subir une série d'opérations, de dépoussiérage, et de pelage pour passer dans la marmite d'eau bouillie à plus de 100 degrés. Mariée au beurre de brebis du terroir et arrosée de quelques pincées de sel gemme de Kerakda, elle détrône les fruits exotiques. Il s'agit d'une préparation sommaire de nos vieilles grands-mères, comme Mami Aïcha El-Othmania qui conserve jalousement dans sa mémoire l'une des meilleurs recettes de la région, digne de figurer dans les meilleurs livres de cuisine, et à ceux qui veulent réellement taquiner les papilles gustatives, le produit est disponible, mais pas pour longtemps car la période de cueillette de la truffe est très courte, elle ne dure qu'un seul mois. Rappelons que les hautes plaines steppiques du Sud-Ouest du pays, et notamment les wilayate de Nâama et d'El-Bayadh, sont très connues pour leurs sols truffiers et dont les productions, en février ou mars, après quelques passages pluvieux, atteignent des records à l'hectare et certaines truffes peuvent dépasser allégrement le poids de 800 grammes. Champignon souterrain, dit «Thalofile-ascomicète», elle n'est point cultivée dans les trufferaies, à l'instar de celle du Périgord. Elle émerge spontanément dans les hautes plaines en automne et à la fin d'un hiver assez tiède. Les Bécharis l'apprécient pour sa chair tendre, riche en protéines, parfumée et aussi comme aliment complet et très conseillée par les phytothérapeutes. Non loin du village de Mosbah (daïra de Bougtob), de jeunes pasteurs proposent des sacs de 5 à 10 kg de truffes à la vente et seuls quelques rares initiés du Sud du pays s'arrêtent sur le bas-côté de la RN 6 pour s'approvisionner et la servir comme plat de premier choix à leurs invités de marque de la wilaya d'Adrar et de Béchar. Alors, pasteurs, à vos bêches, fouillez et bêchez les terres arides de la steppe, ne laissez nulle place par où la main passe et repasse, un trésor est caché dedans.
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Posté Le : 27/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com