Un marteau, un burin et une bonne dose d'énergie, une poignée de jeunes ouvriers affronte presque à mains nues les flancs escarpés de la montagne Bouderga, à plus de 800 mètres d'altitude, pour lui arracher quelques dalles en pierre et les écouler auprès des auto-constructeurs. Les mains rugueuses et sèches, ils se battent à longueur de journée, avec l'énergie du désespoir, contre la roche afin d'en récolter quelques mètres cubes dont le prix rapporte à peine de quoi tenir deux ou trois jours et pour maintenir le rythme des travaux. Quelques verres de thé suffisent à leur insuffler davantage une bouffée d'énergie pour lutter contre la fatigue. Ils sont des jeunes avec un niveau secondaire, dépités par le manque de débouchés offerts, qui ont emprunté cette voie pour s'assurer un revenu et gagner leur vie décemment. Un travail de forçats auquel s'adonnent quotidiennement ces ouvriers, qui au fil des jours ont pu percer de profondes cavernes à l'intérieur de la roche et les risques d'éboulement de celle-ci ne sont jamais à écarter puisque l'un d'eux en a fait les frais en sortant miraculeusement avec quelques égratignures et une grosse peur. Matériau naturel de construction par excellence, une fois bien taillées selon les normes adéquates, ces dalles de pierre sont convoyées à dos d'âne en contrebas de la montagne où les attendent de potentiels clients, séduits par ce noble matériau destiné le plus souvent à l'isolation thermique et sonore des habitations dans une région marquée par les rigueurs du froid et les fortes chaleurs de l'été.Un autre gisement de sel gemme à ciel ouvert, exploité par plusieurs familles, au lieu-dit « Kef El-Melh » à quelques dizaines de kilomètres au sud des monts des ksour, offre quant à lui une nouvelle opportunité, en leur assurant des revenus financiers non négligeables.
Un produit qui est écoulé auprès des éleveurs de la région et dont en sont très friands les caprins, car il donne tout un bouquet de saveurs à la viande d'origine caprine surtout. Un gisement inépuisable qui a connu ses heures de gloire entre le 18e et la fin du 19e siècle, du temps où des caravanes de chameliers transportaient ce don providentiel de dame nature pour le troquer contre des dattes dans le Grand Sud du pays.
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Posté Le : 09/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com