Faire reculer l'avancée du désert et se battre contre le sable sur une superficie de 7 millions d'hectares, tel est le difficile pari que doit relever le H.C.D.S. Et il faut le reconnaître, ce défi est de taille puisqu'il nécessite des moyens colossaux, tant humains que matériels, pour lutter sur tous les fronts.
Lors de la période de la transhumance, les collectivités locales du nord de la wilaya, comme celles de Bouktoub, Kef Lahmar, Rogassa et Cheguig, situées sur les premières lignes du front, doivent faire face à la vague déferlante de dizaines de milliers de têtes d'ovins venus du territoire de la wilaya de Djelfa, qui, sans crier gare, piétinent tout sur leur passage, tel un rouleau compresseur, tous les pâturages arrachés au prix de mille sacrifices à la steppe.
Et contrer cette déferlante relèverait de la gageure pour les maires. Des élus locaux qui, tout en s'arrachant les cheveux, n'arrivent ni à prévoir ce risque ni à déterminer les couloirs de passage pour ces éleveurs qui se rendent vers les lieux de pacage dans le sud de la wilaya. A l'issue de leur passage, la facture, nous dit-on, est salée pour le HCDS, qui voit ainsi tous les efforts consentis en une année partir en fumée en l'espace d'une semaine.
Pour l'heure, le HCDS s'est fixé comme objectif la sauvegarde par la mise en défens, suivi de plantations d'espèces fourragères, de 1.200.000 hectares de terres de parcours à travers 8 communes pastorales. Et l'on a appris dans ce sens que 778.000 hectares de terres, répartis sur 62 périmètres, font l'objet d'une attention très particulière.
Une opération menée au pas de charge et tambour battant, qui assurera déjà dans son sillage 700 emplois saisonniers, tout en générant au passage, par le biais de la location des espaces conquis en fin de saison, des rentrées financières conséquentes pour les collectivités locales concernées par ce programme.
Les touffes d'alfa renaissent ça et là et la faune locale revient doucement mais sûrement sur les lieux de sa nidification, comme le lièvre et exceptionnellement l'outarde.
Selon le responsable local du HCDS, la réussite de ce vaste plan de sauvegarde doit être l'affaire de tous les éleveurs, qui doivent apprendre à prendre soin de leur environnement, en veillant scrupuleusement au respect du système de rotation et de repos des terres préservées. Sans cela, toute entreprise de mise en défens ne serait qu'un coup d'épée dans l'eau, devait-il conclure.
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Posté Le : 17/01/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : Le Quotidien d'Oran du mardi 17 janvier 2012