Acculée dans ses derniers retranchements dans les profondeurs du désert, la gazelle risque de disparaître et faire partie du passé, tels le mouflon ou le bouquetin qui écumaient les monts de l'Atlas saharien. En dépit des mesures draconiennes prises par la conservation des forêts de la wilaya, dont les éléments mènent une lutte implacable et sans répit contre le braconnage à grande échelle, le nombre de troupeaux de gazelles qui vivent encore dans le désert, subissant les effets conjugués des maladies et de la sécheresse, n'échappe pas à la tentation des braconniers qui ne font pas de quartier lors de chacune de leurs sorties.Ce sont des dizaines, voire plus, de têtes qui sont abattues par des individus peu scrupuleux qui proposent à la vente et sous le manteau, des carcasses entières de gazelles à des prix défiant l'entendement. La faune sauvage locale qui vit en milieu semi saharien ou saharien s'éteint à petit feu, telle l'hyène, l'une des bêtes sauvages les plus emblématiques des espèces locales qui infestaient les monts de l'Atlas saharien.
Cette dernière a périclité au cours des deux dernières décennies. Et ce qui inquiète le plus c'est qu'aucune initiative de réintroduction de ces espèces n'a été prise, excepté une timide tentative d'élevage de deux espèces de gazelles «Dorcas » et « Rym » dans un centre de reproduction situé à plus de 20 kilomètres au sud du chef-lieu de la commune de Brezina. Créé tout au début de l'année 2000 par l'Agence nationale de la conservation de la nature (ANN) avec au départ seulement 05 gazelles de l'espèce «Dorcas» et 34 autres «Leptocère », il a atteint aujourd'hui un effectif de 138 individus.
Ce type d'élevage en semi captivité a pour objectif la préservation, la revalorisation et le renforcement des populations de gazelles qui seront suivies par des vétérinaires durant leur séjour dans ce centre pour être enfin relâchées dans la nature. Mieux vaut tard que jamais, dit un vieil adage, la protection de ce précieux cheptel mérite d'être prise à bras-le-corps par les pouvoirs publics avant que le sort décide autrement de la destinée de la gazelle qui risque de disparaître définitivement du paysage du sud du pays au même titre que le mouflon dont la présence a été signalée il y a plus de 6.000 ans sur les hauteurs des monts des ksours, en témoigne l'une des gravures rupestres, universellement connue, gravée sur la façade d'un rocher plat à Sfisifa dans la commune de Boualem.
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Posté Le : 26/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com