Algérie

El-Bayadh La brucellose récidive


Subissant les contrecoups des effets conjugués de la sécheresse et des maladies pandémiques, telles la gale ou la clavelée, l'élevage ovin, activité principale et seule et unique source de revenus des populations des hautes plaines steppiques et de l'Atlas saharien, risque d'être sérieusement mis à rude épreuve par d'autres maladies après de brèves années d'accalmie. Ce retour de la brucellose inquiète de plus en plus les petits éleveurs de la wilaya d'El-Bayadh qui compte plus de 1.800.000 têtes, toutes espèces confondues, entre ovins, caprins, bovins et camelins, détenus entre les mains de 12.000 éleveurs. Selon le service de l'inspection vétérinaire de la DSA d'El-Bayadh que nous avons pu joindre au prix de mille et une acrobaties, pendant trois journées consécutives, et dont la moitié des éléments préferait les bras de Morphée, sur les 9.169 têtes de caprins et les 500 têtes d'ovins sur lesquels ont été effectués des prélèvements sanguins, depuis le début du mois dernier, 422 cas de brucellose ont été décelés dans les communes d'Aïn El-Orak ( Daïra d'El-Abiodh Sidi Cheikh), Mehara (daïra de Chellala) et Kerakda (daïra de Brézina) dans l'est et le sud de la wilaya. Depuis, il a été procédé à l'abattage systématique de 337 caprins et de 10 bovins et les risques d'infestation et de contamination ne sont pas à écarter selon un éleveur de la région, qui ne sait plus devant quel mur il devrait se lamenter sur le triste sort que réserve cette maladie à son cheptel. Et l'on attend auprès de la direction des Services agricoles de la wilaya, avec impatience et beaucoup d'amertume, les résultats des analyses des laboratoires vétérinaires de Ghardaïra et de Laghouat qui devront se prononcer sur les 2.000 prélèvements sanguins qui leur ont été confiés. Les déplacements perpétuels de centaines de troupeaux, venus des wilayate du nord du pays en quête de pâturages dans les régions semi-sahariennes de la wilaya, risqueraient d'aggraver la situation actuelle et les moyens humains et matériels destinés au dépistage et à la prévention de la maladie dite fièvre de Malte, sont largement en dessus du programme d'intervention et du volume du cheptel estimé à plus de 7.000.000 de têtes, qui transitent par ce couloir saharien. Apparue pour la première fois dans la région des Hauts Plateaux, au début de l'année 1987, la brucellose, très répandue également dans le bassin méditerranéens provoque des avortements chez l'animal malade. Son diagnostic est difficile à établir en raison de la complexité à identifier les trois espèces de bacilles qui sont à l'origine de l'infection. La contamination est professionnelle, chez les pasteurs, les éleveurs et les bouchers et également due plus particulièrement à la consommation du lait et de ses dérivés. Les premiers symptômes apparaissent chez l'homme, par un état fébrile prolongé, accompagné de sueurs et son évolution, très lente, entraîne à court ou moyen terme des complications nerveuses et ou psychiques. Elle récidive chez le malade après deux années de sommeil, même s'il s'abstient à consommer du lait frais cru ou bouilli. L'appel lancé par la direction des Services agricoles, aussi bien aux éleveurs qu'au consommateur non averti doit atteindre les moindres recoins de cette vaste étendue steppique et seul un travail de proximité de longue durée pourrait apporter ses fruits pour peu que les éléments de l'inspection vétérinaire de la DSA d'El-Bayadh ne désertent leurs lieux de travail sous prétexte de réunions simulées comme il nous a été donné de le constater amèrement lors de nos récents passages dans les couloirs de cette structure, dans lesquels seules quelques appariteurs faisaient les cents pas. Quelques doses de preuve de bonne volonté et de sérieux seraient les bienvenues pour mener à terme cette opération de prévention et de lutte contre la brucellose qui risquerait à défaut de ruiner des milliers de petits éleveurs qui se consacrent à l'élevage, activité séculaire.
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