Les quelques centaines de têtes de chameau
qui ont la chance de survivre encore dans les grands espaces semi sahariens du
sud de la wilaya d' El-Bayadh risquent, à long ou moyen terme, de faire faire
partie du passé à jamais révolu.
Les nostalgiques des longues randonnées
sahariennes doivent prendre leur mal en patience. Selon de récentes
estimations, le capital cheptel camelin de la wilaya ne dépasserait pas les 620
têtes, et l'abattage effréné du chamelon y est pour beaucoup puisqu'il a encore
de beaux jours devant lui. Un simple détour dans les abattoirs municipaux des
chefs-lieux des daïras d'El-Bayadh, d'El-Abiodh Sid Cheikh et de Brezina
suffirait à prendre conscience de l'ampleur des dégâts. Contrairement à la
viande ovine cédée par les bouchers du coin à 800,00 DA le kilo, celle du
camelin est proposée à la vente à 400,00 DA le kilogramme, et cela risquerait,
sans l'ombre d'un doute, de réduire cette espèce à sa portion congrue, voire
même mettre sa survie en danger puisque les bouchers ont porté ces deux
dernières années leur dévolu sur le chamelon. Bête de somme très prisée pour sa
laine (oubar) d'excellente qualité, par les nomades du Sud qui s'arrachent à
prix d'or les burnous traditionnels confectionnés à base de laine de chameau,
très proche de celle de l'alpaga et celle du lama, soit à plus de 70.000 DA
l'unité et également son lait consommé cru et frais et aux vertus
thérapeutiques indiscutables, selon les recettes de nos mamies, le chameau est
voué à un triste sort. Cette recette n'est pas restée lettre morte puisqu'un
jeune éleveur de chameaux a eu récemment la présence d'esprit de proposer aux
automobilistes de passage sur la RN 6 entre Bouktoub et Kreider, la
consommation de lait cru de chamelle frais, accompagné d'une galette à base de
semoule d'orge. Une bonne dose de calories qui remettrait, nous dit-on, sur ses
deux jambes une personne grabataire. Impénitent défenseur de la pérennité de
l'espèce cameline dans la commune de Brezina, M'Hamed Bouregaa mène un combat
de titans pour sauver ce qui peut l'être encore de cette espèce des abattages
clandestins. Il nous confiera que le chameau contribuera encore à blatérer dans
le Sud-ouest du pays même si les caravaniers ont disparu du paysage saharien.
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Posté Le : 10/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com