La veille, j'ai été surpris d'apprendre que certains joueurs du Mouloudia d'El Bayadh n'avaient pas été payés depuis huit mois. Cette équipe, issue de la steppe occidentale, a courageusement lutté l'année dernière pour sa survie parmi l'élite. Je savais aussi que ces clubs, éloignés de la poule aux œufs d'or du Nord, rencontrent de grandes difficultés pour poursuivre leurs activités. À l'instar de Magra, de la Saoura, de Khenchela, de Biskra ou de Chlef, El Bayadh ne survit que grâce aux donateurs locaux et au soutien des autorités.
Face aux clubs riches des grandes villes du Nord, les équipes des Hauts-Plateaux et du Sud peinent à tenir le coup. Beaucoup d'entre elles n'ont fait qu'un bref passage en division élite professionnelle. L'US Souf en a connu l'amère expérience l'année dernière.
Cette situation injuste doit être corrigée. Certes, il n'existe pas de solution miracle, mais une réflexion approfondie de la part des spécialistes pourrait éclaircir la situation. Il ne s'agit pas de vendre tous les clubs qui accèdent aux entreprises publiques. Que se passerait-il la saison suivante si ce club venait à rétrograder? En parallèle, lorsqu'un club accède à ce statut, il doit impérativement se doter des éléments essentiels d'un véritable professionnalisme, c'est-à-dire disposer de bonnes finances, d'un stade adéquat, etc.
Nous pensons que l'implication du secteur privé pourrait constituer un début de solution. Cependant, il est vital que cette démarche soit rentable. Avec une organisation minimale, les sources de revenus sont nombreuses: ventes de billets d'accès au stade, droits TV, vente d'articles sportifs dédiés au club, publicités autour du terrain, etc.
Une autre option serait de céder ces clubs à des sociétés étrangères. Je ne suis pas certain que cela soit légal, mais tant que ces accords profitent à notre football, je ne vois pas en quoi de telles transactions seraient nuisibles ou porteraient atteinte à notre souveraineté. J'ai entendu dire que l'USM El Harrach est en passe d'être rachetée par un investisseur arabe, et j'attends de voir comment cela se déroulera.
Dans un premier temps, nous pourrions également envisager de faire appel à de grandes entreprises étrangères opérant sous la législation algérienne. Enfin, il y a une tout autre expérience à citer en exemple, originale et courageuse: celle du Paradou qui s'autofinance grâce à son académie. Une expérience à étudier de près.
Ainsi, la veille du match, j'étais déjà conscient des difficultés financières d'El Bayadh, mais je n'aurais jamais imaginé qu'à l'issue de leur combat héroïque contre le grand CRB, les joueurs allaient devoir prendre des taxis pour rentrer chez eux!
Photo d'illustration ajoutée par Akar Qacentina: Le sigle du Mouloudia Club d'El Bayadh (MC El Bayadh)
Maâmar Farah
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Posté Le : 14/10/2024
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Maâmar Farah
Source : lesoirdalgerie.com du lundi 14 Octobre 2024