Des pluies diluviennes se sont abattues, pendant plusieurs heures et sans
interruption, en milieu d'après-midi sur la ville d'El-Bayadh,
provoquant la panique chez les habitants.
Surpris par les inondations et le débordement des eaux de l'oued en crue,
les citoyens couraient dans tous les sens, qui un baluchon sur le dos, qui
traînant ses enfants en bas âge et c'était le sauve-qui-peut. En moins d'une
heure, la ville était sous les eaux. Le réseau d'assainissement et d'évacuation
des eaux pluviales a montré ses limites. Les caniveaux et avaloirs rejetaient
de l'eau de toutes parts, à telle enseigne que toutes les rues adjacentes à
l'oued, qui s'étire sur plus de 8 kilomètres, se sont transformées en rivières
en crue, emportant tout sur leur passage. Des îlots d'habitations étaient
cernés de toutes parts par les eaux et le niveau de l'oued, qui est monté sur
plusieurs dizaines de mètres de hauteur, a englouti sur son passage les
habitations situées en contrebas des deux rives. Sept habitations en dur se
sont effondrées sous nos yeux au quartier Graba : fort
heureusement, leurs occupants se sont sauvés in extremis. Piégés par les eaux
de l'oued en furie, à l'intérieur même de leurs habitations, des habitants des
quartiers Oued Ferrane, Ksar Boukhouada,
El-Mahboula, Hay Seddikia n'ont dû leur salut qu'en se réfugiant sur les
toits de leurs maisons, qui menaçaient de s'effondrer à tout instant. Les cris
de détresse fusaient de partout.
Impuissants, des secouristes, des volontaires éclairaient les quartiers
sinistrés à l'aide de torches et lançaient des cordes aux personnes en
difficulté. Nous étions aux côtés de ces jeunes qui ont fait preuve de bravoure
et de témérité jusqu'à une heure tardive de la nuit. Un pompier volontaire et
en congé a laissé sa vie en sauvant la vie d'une femme enceinte. Quatre
personnes d'une même famille ont perdu la vie sous le toit de leur maison
engloutie par les eaux. Le drame s'est produit à la cité
Bel-Air.
Les pompiers ne savaient plus où donner de la tête et dans cette
situation confuse, accentuée par une coupure d'électricité, ils étaient
dépassés par l'ampleur de la crue. De mémoire d'homme, jamais la ville n'a vécu
une situation pareille. Le bilan provisoire établi en début de matinée de ce
dimanche matin par la cellule de crise fait état de 8 personnes décédées, deux
autres emportées par les eaux pour la seule ville d'El-Bayadh.
Hier, un corps a été découvert au quartier Boukhouadha.
Les rues ressemblaient à un véritable champ de bataille. La ville était coupée
en deux. Deux ponts ainsi qu'une passerelle ont été emportés par les eaux de
l'oued. Selon la cellule de crise, scindée en cinq équipes, l'on estime à plus
de 300 milliards de centimes les dégâts pour le secteur des travaux publics et 100
autres milliards de centimes pour les voiries en milieu urbain. L'on signale
auprès de cette même cellule que 170 familles ont tout perdu, habitation et
biens personnels, un bilan qui sera revu à la hausse dans les toutes prochaines
heures, puisque la météo elle aussi ne sera pas du tout clémente durant cette
semaine. Des écoles primaires, l'ex-unité Sonipec
ainsi que l'auberge de jeunesse et la salle omnisports ont été réquisitionnées
par la wilaya et mis à la disposition des familles sinistrées.
Des repas chauds et des lots de couvertures ont été mis à leur
disposition et l'on annonce que des couvertures, des denrées alimentaires de
première nécessité ainsi que des engins mécaniques affluent des wilayas
limitrophes et éloignées. Les premières équipes de renfort du corps des sapeurs-pompiers
des unités de Mascara, Nâama et Saïda étaient hier
déjà sur les lieux et sur le pied de guerre.
A Batna, les intempéries ont causé la mort d'un homme de 47 ans, emporté
par un oued en crue, a-t-on appris dimanche auprès de la Protection civile. Selon
cette source, le corps de la personne décédée, qui circulait à bord d'un camion
emporté dans la nuit de samedi à dimanche par les eaux en furie de l'oued Legrine El-Guernini, dans la commune
de Azil Abdelkader (ouest de Batna), a été repêché
dimanche matin près de la mechta de Ouled Mira par
les éléments de la
Protection civile. Par ailleurs, le pont enjambant le même
cours d'eau, situé sur le chemin communal reliant les communes de Azil Abdelkader et Ouled Amar, a été détruit par la montée des eaux, occasionnant
une paralysie totale de la circulation routière sur cet axe, selon la même
source.
Ces intempéries ont également affecté la commune de N'gaous,
où la crue d'un oued a entraîné, sur plusieurs dizaines de mètres, un fourgon
aménagé pour le transport de voyageurs, qui ont été secourus à temps par les
éléments de la Protection
civile, a ajouté la même source, qui a fait état de deux maisons inondées. Non
loin de là, à Ouled Si Slimane,
un camion, n'ayant pas résisté malgré son poids à l'impétuosité d'un oued au
lieu-dit «Kariat Lahmam», a
subi le même sort, son conducteur n'ayant dû son salut qu'à la rapidité des
secours, indique-t-on encore à la
Protection civile.
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Posté Le : 03/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com