El-Bayadh Des classes surchargées et des inquiétudes

Accoudés les uns aux autres et entassés à plus de 48 élèves, sinon plus, dans des salles de classe, aux portes et fenêtres closes, sous un froid sibérien, en raison, parfois, de rupture dans la fourniture du fuel ou de défaillance d'une chaudière et assis à 4 par table dans une position inconfortable ou à califourchon, les élèves des 20 CEM sur les 35 que compte la wilaya d'El-Bayadh, souffrent le martyre et suivent leurs cours dans des conditions parfois à la limite du seuil de tolérance. L'afflux massif des élèves, issus de l'enseignement primaire, le déficit criard en locaux, sont à l'origine du calvaire vécu quotidiennement par ces centaines d'élèves qui suffoquent par manque d'oxygène, cloîtrés entre des murs décrépis. C'est vrai, nous confient certains professeurs d'enseignement dépassés par le nombre, l'organisation pédagogique élaborée à la hâte et sous la pression de la direction de l'Education, y est pour beaucoup, sinon qu'elle est la cause réelle de cette saturation des salles de classe. Ce même professeur, à l'instar de ceux des autres établissements du moyen, ne mâche pas ses mots en dénonçant les conditions dans lesquelles il dispense ses cours. Bousculades, charivari indescriptible, cohue après chaque heure, sans compter le caractère indiscipliné et le comportement de certains élèves, qui préfèrent sécher les cours plutôt que d'acquérir le savoir et la connaissance. Impuissant le professeur doit se résigner et arpenter une jungle, sous les quolibets et les ricanements de ses propres élèves. Surcharge des classes est le maître mot qui revient sur les lèvres des 29 chefs d'établissements du cycle moyen, qui craquent sous le poids du nombre, craignant et redoutant la prochaine rentrée scolaire. Une année qui s'annonce sous de mauvais auspices. Pour sauver les meubles, ils ont opté pour l'organisation pédagogique normalisée au maximum en utilisant les salles de classe, à plein temps jusqu'à 18h. Le pire est annoncé pour le mois d'octobre prochain. Tous les voyants sont au rouge et la sonnette d'alarme est déjà tirée. Mais qui s'en soucie? A la direction de l'Education, le laxisme a atteint son paroxysme et l'on préfère aborder la météo et le temps qu'il fait plutôt que la surcharge des salles de classe. Une quarantaine de classes d'extension, dont les travaux ont été déjà lancés ne sont qu'à un taux de réalisation de 20% sinon moins. Lenteur des travaux, rupture de matériaux de construction et entreprises de réalisation privées boiteuses, font que ces nouvelles salles ne seront jamais prêtes pour le rendez-vous d'octobre prochain. 8 nouveaux CEM sont déjà inscrits et seront lancés l'été prochain, à travers les 8 daïras de la wilaya, pour atténuer, un tant soit peu, la pression exercée sur ceux déjà existants. Véritables timoniers, les 29 chefs d'établissements tentent, tant bien que mal, de maintenir le cap sur les examens de fin d'année, à l'exemple du directeur du CEM Sid Hadj Bahous, d'El-Bayadh, qui est au four et au moulin et qui dirige son établissement, d'ailleurs le plus coquet et le plus propre de la wilaya, d'une main de maître, assurant à ses élèves toutes les commodités, en dépit de la saturation des salles de classe. 20 micro-ordinateurs flambant neufs, une bibliothèque aux rayonnages bien étoffés, un laboratoire entièrement équipé, de quoi faire pâlir d'envie les CEM des autres chefs-lieux de daïra. La peur au ventre, il se dit très pessimiste pour affronter la prochaine rentrée scolaire. Son établissement scolaire est un véritable bijou, hélas, cerné par des tas d'immondices: signe d'inertie de l'APC. Sur un autre registre, il y a lieu de signaler que la direction de l'Education vient de bénéficier, au titre de cette année scolaire, de 60 postes de professeurs certifiés de l'enseignement fondamental et de 72 autres postes administratifs au profit du cycle moyen. Pour l'anecdote, signalons que cette même structure a organisé un concours pour le recrutement de 20 femmes de ménage! sur une liste de plus de 250 postulantes. Ces recrues ont été ventilées à travers les 35 CEM de la wilaya. Ceci est à prendre au sérieux.