EL-BAYADH - Chantiers au ralenti

Exaspéré par les retards enregistrés à tous les niveaux, en matière de lancement de projets de développement et face aux maires des 22 communes et aux 35 membres de l'APW, le wali d'El-Bayadh n'a pas apprécié le niveau très faible du taux de consommation des crédits et de concrétisation de projets. En prenant part aux travaux de la dernière session de l'A.P.W. et face aux maires des 22 communes et des élus de cette assemblée locale, le premier responsable de la wilaya n'a pas mâché ses mots pour exprimer sa colère et sa désapprobation. Après avoir identifié et agencé les causes et retards, cumulés par le passé, il a tenu à exprimer, sans ambages, son vif mécontentement à l'issue du bilan de ses récentes visites d'inspection et de travail qui l'ont menées sur les sites de chantiers, à travers les 22 communes de la wilaya. C'est un état des lieux très critique et une évaluation peu élogieuse des causes et effets des retards considérables enregistrés, par le passé, dans le cadre de la concrétisation des différents programmes de développement dont a bénéficié la wilaya, tous secteurs confondus qu'a eu à présenter le wali, en tant que technicien et homme de terrain averti et connaisseur du domaine de la construction et de l'urbanisme. Une appréciation qui a, non seulement, tenu en haleine pendant plus d'une heure et donné des sueurs froides à bon nombre de responsables de secteurs clés et d'élus locaux, présents dans cette salle de réunion -pourtant climatisée- qui ont été mis mal l'aise par le wali lors de son intervention concernant les résultats obtenus, dans chacune des communes. Egrenant tout un chapelet de remarques et d'insuffisances, en matière de qualité et de suivi dans la réalisation de certains projets, à savoir le manque de compétence de, cadres, capables de suivre, pas à pas, l ‘évolution des chantiers de réalisation dans certaines directions, telles à titre d'exemple, celles du Bâtiment , de l'Urbanisme ou de l'Hydraulique, qualifiant d'inconcevable le fait qu'une wilaya telle El-Bayadh, continue, à l'heure actuelle, à traîner la patte. Des projets souffrant de retards, devait-il souligner avec force et amertume, très sensibles à caractère socio-éducatif et économique, faute d'entreprises de réalisation performantes. Un déficit criard en encadrement humain qualifié, une main-d'ouvre locale réduite à sa portion congrue, des chantiers à l'arrêt.Trois walis se sont succédé à la tête de la wilaya en l'espace de six années, trois daïras sont sans chef, également et des cadres dirigeants sont désignés par intérim à la tête des directions de wilaya très sensibles, telles la direction des Transports, de l'Urbanisme et de la construction, des Postes et Télécommunications et celle des Travaux publics… Un tableau peu reluisant, en plus des 03 maires évincés et 5 autres dans le collimateur de la justice, pour malversations financières. Les éternelles frictions entre élus locaux communaux, jettent elles aussi, de l'huile sur le feu et sont de nature à entraîner, inévitablement, des convulsions et des problèmes internes, dans les communes de Boualem et de Stitten, liés à la gestion et au suivi des chantiers a-t-il poursuivi. Face à un état des lieux très alarmant, le chef de l'exécutif a déclaré qu'il a dû prendre tout un panel de mesures et de décisions urgentes, et parfois coercitives, pour corriger ou réparer les insuffisances, à tous les niveaux de responsabilités et remettre sur la bonne voie l'effort de développement local qui a trop souffert de certaines dérives personnelles. En outre, il a rappelé à l'assistance que depuis le mois de septembre dernier, il a été enregistré jusqu'à la mi-octobre de cette année en cours pas moins de 13 rencontres avec les membres de son exécutif, lesquelles ont permis d'étudier 135 dossiers liés à des projets accordés à des entreprises publiques et privées et ceci dans le souci de réconforter et d'assurer ces partenaires, détenteurs de marchés de réalisation et relancer ainsi les chantiers ouverts ou en souffrance. Ces mesures et orientations prises, sont liées, notamment, à l'approbation et à l'octroi des marchés publics dont les détendeurs devront se soumettre aux différentes clauses des cahiers de charge et répondre, favorablement, aux délais de réalisation et de livraison de projets dont ils sont bénéficiaires. Le cas le plus éloquent est celui de deux entreprises qui ont eu pas moins d'une dizaine de projets dans le secteur du Bâtiment et de la Construction, telle la réalisation d'un marché couvert achevé et non réceptionné depuis plus de deux années au chef-lieu de la wilaya (quartier Sid Hadj Bahous) car présentant toute une série de malfaçons. Il y a lieu de citer les nombreux chantiers de travaux de réalisation d'ouvrages d'art ou de maintenance de routes nationales ou communales, lesquelles se trouvent dans état déplorable, sur l'ensemble du réseau routier de la wilaya , non lancés et en souffrance pendant plusieurs années. Mettant le doigt sur la plaie, le wali a ponctué par un long réquisitoire, adressé à tous les responsables, pour les faire sortir de leur torpeur et les inciter à faire preuve de davantage de sérieux et d'abnégation pour rattraper le temps perdu. Eu égard au faible taux de consommation des crédits, atteint au cours des onze derniers mois de cette année, tous programmes confondus, qui dépasse légèrement les 30%, des rencontres d'évaluation ont été programmées, dans un très proche avenir pour faire le bilan sur l'état d'avancement des travaux de pas moins de 150 chantiers de réalisation de projets à caractère socio-éducatif et culturel, ouverts à travers les 22 communes de la wilaya et qui devront être, irrémédiablement, réceptionnés avant la prochaine rentrée scolaire 2015/2017, une date-butoir qui ferait réfléchir plus d'une fois, les chefs d'entreprises privées récalcitrants.