Déplorant au passage le manque de moyens de locomotion appropriés qui auraient permis de surmonter l?écueil constitué par le relief accidenté des zones les plus inaccessibles, afin de dresser le bilan exhaustif des intempéries, le responsable estime à plus de 9 000 le nombre de bêtes, de la race ovine en particulier, dont leurs propriétaires devraient faire définitivement le deuil pour les seules Daïras de Labiodh Sidi Cheikh et Brezina. En plus du millier de palmiers abattus par les vents soufflant à 120 km/h par endroits, entraînant la destruction des élevages avicoles exposés à la bourrasque et charriant d?énormes quantités de sable qui recouvriront culture et plantation des ksour, gagnés sur le désert, mais que celui là repris par la force, en ne laissant aucune autre possibilité de récupérer quoi que ce soit. Les retombées de ces perturbations atmosphériques d?une rare violence, qui ont pris au dépourvu les populations nomades et réduit à néant les seuls biens que certains d?entre eux possèdent, devront sûrement être revues à la hausse les prochains jours, tant l?immensité des espaces de transhumance et les hommes et troupeaux qui s?y sont disséminés ne peuvent être déterminés avec exactitude. Les annales bédouines auront rarement rapporté la réminiscence d?événements liés à des conditions climatiques aussi dévastatrices et ayant conduit à la ruine et la désolation d?autant d?éleveurs. Traumatisme Partis sur ce qui ne semblait être qu?une brèche, dès que les éléments naturels déchaînés se sont apaisés, les brigades déployées qui seront rejointes par une commission du ministère de l?Agriculture, dépêchée sur place, parcourent les immensités steppiques du sud et de l?est de la wilaya, pour prendre la mesure des pertes qu?un premier constat situait entre 200 et 300 têtes de bétail. Un traumatisme évident qui marquera, pendant longtemps encore, la mémoire des populations nomades qui en ont le plus pâti, dont les plus touchées, nous dira-t-on, auront perdu même de quoi allumer un feu. La tempête qui avait soufflé au cours des trois jours dispersera les troupeaux qui deviennent la proie des prédateurs, s?ils n?ont pas été ensevelis sous des monticules de sable, ou tout simplement asphyxiés par l?air suffocant rempli de poussières. Selon le porte parole de la Chambre de l?Agriculture, les éleveurs qui auront contracté des assurances contre de tels risques seront indemnisés dans les proportions qui leur permettront de renouer avec leur activité, et le reste pourrait accéder à des réparations symboliques octroyées par les organisme de solidarité. Une formulation qui ne peut attirer l?adhésion de la majorité qui, loin de se douter de l?éventualité d?un tel sinistre, ne pouvait penser à souscrire à une assurance. Et que dire alors de ceux qui n?ont pas de troupeaux à faire valoir et dont la compensation est autant morale que matérielle ?
Posté Le : 20/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokadem Slimane
Source : www.elwatan.com