EL-BAYADH

Avec un tissu industriel réduit à sa portion congrue, en attendant l'éclosion d'une trentaine de projets économiques qui vont s'implanter très prochainement dans la zone d'activité économique, à la wilaya d'El-Bayadh où pas un poste de travail ne serait-ce qu'à titre temporaire afin que les jeunes puissent affûter leurs armes et faire le premier plongeon dans le monde du travail et les postes budgétaires ouverts périodiquement par la fonction publique sont pris d'assaut, il faudrait jouer des coudes pour arracher ne serait-ce qu'un strapontin dans l'une des administrations locales. Voilà bientôt deux années consécutives que la chance n'a hélas pas souri au jeune Walid A., major de sa promotion à sa sortie de l'Ecole nationale polytechnique. Ce dernier passe son temps à frapper à toutes les portes, usant ses semelles en quête d'un hypothétique placement mais peine perdue, il a été laissé sur le carreau se rongeant les doigts. Perçue comme un mirage ou un miracle, c'est selon que l'on se trouve du bon ou du mauvais côté de la frontière du monde professionnel, la quête d'un emploi ou d'une quelconque aide ou soutien financier tient beaucoup plus de la chance que d'un couronnement d'âpres et longues études.Les pouvoirs publics ont dû mettre les bouchées doubles pour endiguer un tant soit peu la vague déferlante des chômeurs qui n'a épargné aucun jeune, avec ou sans diplôme ou qualification professionnelle. Des formules très tentantes ont été mises en ?uvre pour intéresser les jeunes.De son côté, la direction de l'emploi des jeunes de la wilaya a dû mettre les petits plats dans les grands en ne ménageant aucun effort pour assurer aux jeunes une intégration professionnelle par le biais de placements, et ceci en dépit de l'inexistence d'entreprises à caractère industriel.Mais la thèse qui gèle toute initiative personnelle, selon laquelle toute forme de prêt financier, avec ou sans un taux d'intérêt, est illicite, les candidats ne se bousculent pas au portillon de la direction de l'emploi qui fait figure, à l'heure actuelle, de mur des Lamentations et peine à convaincre ces jeunes sur la nécessité de prendre en charge leur destinée.L'on estime à 8% le taux de chômage à travers la wilaya d'El-Bayadh, un chiffre qui tend progressivement à suivre une courbe descendante au cours de ces trois dernières années. Les nouveaux postes de travail créés en 2014 sont inscrits dans le cadre du DAIP, type classique en fonction des postes budgétaires ouverts et l'on évalue à quelque 3.000 placements de candidats effectués hors DAIP (type classique) affectés au niveau de quelques entités économiques, privées ou publiques. Dans le cadre de l'Ansej, quelque 250 projets, figurant notamment dans le développement de l'élevage et de l'agriculture, ont été concrétisés et 50 autres attribués par la CNAG, sous la formule de crédits financiers triangulaires, avec un apport financier personnel assez conséquent, un crédit bancaire et un prêt de la CNAG. Un accompagnement technique permanent est assuré aux candidats par la direction de l'emploi des jeunes de la wilaya et ceci jusqu'à maturation complète du projet.D'autre part, des caravanes de sensibilisation des jeunes sont initiées périodiquement à travers l'ensemble des 22 communes ainsi que des séances de coordination mensuelles, en application naturellement des orientations du ministère de tutelle, afin de motiver les jeunes plus particulièrement et en leur rappelant que chaque bénéficiaire d'un quelconque projet soutenu par les pouvoirs publics est de facto affilié à la CNAS, une aubaine et une cerise sur le gâteau pour ces candidats à l'emploi, le plus souvent roulés dans la farine par des entrepreneurs privés véreux et sans scrupules.L'appel de détresse du jeune Walid, le polytechnicien, sera-t-il entendu par les autorités locales ' Gageons que son calvaire ne sera que de courte durée.