El Bayadh

Amateurs de produits du terroir et, plus particulièrement, les fins connaisseurs de la reine des champignons comestibles, réjouissez-vous la truffe est déjà sur les étals mais rares sont celles ou ceux qui auront la chance cette saison de gouter à ses saveurs.La truffe blanche ou ocre, espèce de champignon qui vit en parfaite symbiose avec l'alfa et le romarin en milieu steppique ou semi saharien, cueillie dans les vastes espaces arides à vocation trufficole, n'est surement plus comme dans un passé récent à la portée des bourses modestes. Proposée, ces jours-ci, à plus de 1500 DA le Kg, elle ne trouve pas preneur.Le diamant blanc, très proche de la pomme de terre, de couleur ocre ou blanche mais au goût très particulier et très riche en protéines, est très prisé par les émirs du Golfe présents dans la région frontalière du Sud-ouest du pays. La surenchère est rude et ces derniers n'hésitent pas à mettre le prix fort, soit à plus de 5000 DA le kg. Rares sont les nomades qui arrivent à récolter quelques dizaines de kilogrammes de ce produit, réputé pour être l'ambassadeur de la cuisine du terroir des Hauts Plateaux.Cueillie en abondance en période automnale ou semi printanière dans les vastes régions de l'extrême Sud-ouest du pays où les sols sont à très haut rendement. Mariée avec art et amour à toutes les sauces, la truffe est réservée aux invités de marque et pour ceux qui préfèrent taquiner leurs papilles gustatives, rien de mieux que d'appliquer au mot et à la lettre les vielles recettes ancestrales transmises aux jeunes bédouines par leurs mamies.Préparée comme purée et savamment relevée avec une pincée de sel gemme et arrosée d'une pincée de beurre de brebis du terroir aux senteurs de romarin, un vrai délice de palais, cette recette comble les invités d'honneur et couvre de gloire le maitre de céans.L'apparition précoce de la truffe en cette saison printanière est, sans l'ombre d'un doute, de l'avis de nombreux agriculteurs, un signe d'une bonne saison céréalière.