Algérie

El-Bayadh



El-Bayadh
Le service des urgences médicales de l'hôpital d'El Bayadh n'a pas les moyens pour faire face au nombre de plus en plus croissant des malades.Tâche décidément ardue que celle réservée quotidiennement aux deux seuls médecins généralistes, chargés d'assurer le service des urgences à l'hôpital «Mohamed Boudiaf» du chef-lieu de la wilaya, qui ne savent plus sur quel pied danser dans ce qu'ils qualifient de fourmilière au lieu de service des admissions en urgence.Des malades souffrants ne savent plus à qui s'adresser, traînant et gisant à même le sol dans d'étroits couloirs, des infirmiers urgentistes qui perdent le nord face à des vagues de cas graves qui submergent leur service avec deux seuls médecins généralistes pour y faire face avec des moyens dérisoires.Tel est le spectacle déplorable qu'offre en permanence ce service censé accueillir et faire face aux cas les plus graves et les plus urgents et c'est dans un brouhaha et un charivari indescriptibles que vont et viennent ces deux seuls médecins dépassés par le flux des malades, tout en faisant face à la colère des accompagnateurs.Il faut hélas reconnaître que la descente aux enfers du secteur de la santé dans cette wilaya, lequel compte pas moins de 35 unités sanitaires, a été entamée au début de l'année 2011.L'hôpital de 80 places fait figure de bouée de sauvetage d'une population locale estimée à plus de 120 000 âmes, sans compter celle issue de la zone rurale et qui ne compte dans ses rangs qu'une poignée d'infatigables médecins généralistes sachant qu'il enregistre un déficit criard et sans précédent en matière de spécialistes neurochirurgiens, cardiologues et traumatologues, et cet état de fait ne semble nullement figurer sur l'agenda de la D.S.P., enfin pour le moment.La direction de la wilaya de la santé et de celle de cet établissement hospitalier se sont contenté de procéder à des aménagements d'ordre esthétique ou d'entretien des carrés et espaces verts au sein de cet établissement hospitalier à telle enseigne que les responsables en ont fait l'une de leur première priorité et ceci, au détriment des patients abandonnés dans de minuscules piaules en attente de passer dans la salle de soins et cela peut durer plusieurs heures pour certains.La situation de ces deux seuls médecins généralistes, lesquels ne savent plus où donner de la tête durant toute la journée, prend l'air d'un véritable chemin de croix et nous dit-on, il faut éviter de ne point tomber malade au-delà de vingt heures le soir, car il n'y a pas âme qui vive dans cet établissement hospitalier, exceptés quelques jeunes infirmiers sans armes ni bagages.Nous avons été les témoins directs d'un cas très grave, il s'agit d'une jeune et dynamique femme-médecin qui versait des larmes au chevet d'un jeune enfant grièvement atteint, faute de moyens d'intervention médicaux adéquats et plus particulièrement de la direction de cet établissement qui ne répond guère aux doléances des hommes et femmes en blouses blanches.L'hôpital est lui-même malade, nous confient avec amertume et sous le sceau de l'anonymat des médecins internistes, eux croisés dans les travées de cet établissement où seules des hordes de chiens errants et de chats de gouttière y trouvent en permanence le gîte et le couvert à satiété.Comme seul outil de travail dont ils disposent, un stéthoscope pour diagnostiquer les malades et blessés qui lui tombent par régiments sur les bras, et pour couronner ce tableau peu idyllique, certes, n'omettons pas de signaler que les deux seules ambulances valides et en état de marche, sur la trentaine en mauvais état, éloignées des regards indiscrets dans une vaste remise poussiéreuse dont dispose cet établissement hospitalier, sont utilisées à des fins personnelles par les chauffeurs, plus particulièrement pour les courses et le marché ou à défaut pour le transport du personnel médical de sexe féminin ou leurs proches.




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