El Bahia se prépare pour la fiesta

L'effervescence gagne déjà les milliers de supporters algériensLe football est un espace d'expression sacré qui n'a ni droite ni gauche, ni encore moins de religion ou de dogme embrigadant.Ni le discours religieux intégriste ni encore moins les caricatures de Charlie Hebdo ne font recette chez les Oranais qui se préparent activement à vivre un événement particulier dans un climat de gaieté particulière, la coupe d'Afrique des nations dans laquelle la sélection algérienne est attendue à jouer un rôle de premier ordre. Pourquoi ne pas remporter le trophée tant attendu depuis 1990' s'interroge un supporter acharné de l'Equipe nationale depuis l'ère de Belloumi, Assad, Madjer, Fergani, Cerbah etc. El Bahia, qui s'attend à cette évidence incontournable, est d'ores et déjà en liesse en renouant ces derniers jours avec la ferveur de la coupe d'Afrique, et son lot de stress. Tout comme la Coupe du monde de l'été 2014, la deuxième ville du pays se pare des couleurs nationales. Un peu partout dans la ville, le drapeau national est levé, couvrant pratiquement le ciel des quartiers populaires, leurs rues et leurs ruelles, les coins et autres recoins de la ville.Si les supporters retardataires des Fennecs sont en quête de tous les symboles représentant les Verts, les revendeurs et autres commerçants de circonstance ne sont plus indulgents en choisissant le moment opportun pour frapper fort en proposant, à des prix choquants, des fanions, des chapeaux, des dossards, tee-shirts, bracelets, et autres joujoux lumineux et effets aux couleurs vertes. Les Oranais de la classe populaire s'apprêtent, comme à l'accoutumée, à vivre la coupe d'Afrique dans leurs quartiers respectifs. A dessein et devenu incontournable des us d'El Bahia, des jeunes, moins jeunes et adultes activent en préparant leurs data-show, leurs câbles et baffles pour braver le froid glacial de ce mois de janvier. C'est le cas relevé chez les résidents du passage Saint Germain de la Bastille. Les chanceux, eux en plusieurs dizaines, s'organisent pour suivre les matchs de la CAN 2015, notamment ceux des Verts dans la chaleur conviviale des cafés, bars et restaurants. Dans ces établissements, les patrons se sont, eux aussi, ingéniés à mettre en place la commodité nécessaire en apportant certaines retouches aux murs de leurs lieux de commerce, en les embellissant tout en les ornant par la mise en place des écrans plats de dernière génération, donnant une belle image et un son audible.Rapidement, les supporters manifestent leur pleine joie à coups de klaxon, en se lançant dans de folles courses automobiles sillonnant les artères principales de la ville. Moins de 24 heures avant la première rencontre des camarades de Slimani devant affronter l'Equipe nationale de L'Afrique Du Sud, El Bahia est dans tous se états... sportifs. La pression et le stress sont à leur summum. Connus pour leur esprit festif, les Oranais mettent de côté la surenchère qui a commencé par le biais des déclarations faites par les analystes du sport et spécialistes du football africain. Ils ne jurent que par la victoire nécessairement des Verts.A l'évidence, les Algériens veulent montrer qu'ils participent pleinement aux expressions ritualisées de la culture de masse mondialisée que constitue désormais le football. Peu importe le lieu choisi pour exprimer cette joie qui renvoie dans l'imaginaire collectif indissociablement lié aussi bien à la victoire footballistique que patriotique. «C'est toute l'image d'une nation dont il s'agit, d'autant que notre sélection nationale est appelée à remporter la coupe», dira un jeune universitaire expliquant que «les prouesses qu'elle (Equipe nationale) a réalisées ces dernières années, lui serviront inéluctablement d'atouts pour la concrétisation d'une telle vérité tant attendue par tous les Algériens». Le football est un espace sacré qui n'a ni droite ni gauche, ni encore moins de religion ou de dogme embrigadant. «Le foot, c'est la joie», résumera un professeur universitaire. Que cela dure!