Algérie

El Bahia, sa Corniche, sa baie et ses belles plages



El Bahia, sa Corniche, sa baie et ses belles plages
«Sur les plages d'Oranie, tous les matins d'été ont l'air d'être les premiers du monde, tous les crépuscules semblent être les derniers.»Albert CamusJeudi 11 août 2016. Les amoureux des balades sur les corniches sont gâtés à Oran. Après avoir parcouru la rampe du colonel Ferradj, tout près de Bordj El Ahmar (Rosalcazar), à la sortie du front de mer, nous marquons une halte en face du port. Des gens s'arrêtent pour prendre des photos souvenirs.Le bassin reçoit sans cesse les bateaux venus de l'autre rive de la Méditerranée, avec leur bal de voitures. Une longue file de véhicules se forme à l'entrée. La fin des vacances pour les nombreuses familles algériennes établies à l'étranger, venues se ressourcer au bled. A quelques encablures du port, on arrive à la pêcherie, où l'odeur du poisson saute aux narines.A gauche, le quartier de la Marine regorge de restaurants préparant des plats de poissons frits ou grillés. Nous faisons le plein d'essence dans cette charmante station située en face, où les agents sont toujours souriants, avant de prendre la route de la belle corniche oranaise.Juste à l'entrée, nous traversons le tunnel de la Marya, sans oublier de klaxonner. Selon une vieille légende oranaise, cette pratique permet d'attirer les bénédictions d'un saint enterré dans les environs. Les Oranais, et même les visiteurs de la ville qui apprennent la chose ne s'en privent pas. Sur la route à droite, on peut voir le petit fort de Lamoune (Fort La Mona) construit en 1509, appelé aussi Bordj El Yahoudi, en référence au juif Ben Zouaoua, qui aurait facilité la prise d'Oran par les Espagnols, en introduisant leurs troupes dans ses magasins se trouvant juste à côté.Tout au long de cette route en lacet, on peut voir sur la montagne ces tunnels utilisés comme abris antinucléaires par l'armée française. Des mailles s'étendent sur des kilomètres pour protéger cette voie contre les chutes de pierres. Après quelques kilomètres, on arrive à Mers El Kebir, «Grand port» en arabe.La petite ville portuaire, située sur le golfe d'Oran, fut d'abord un port romain, Portus Divini, car c'était un site protégé naturellement. Selon des sources historiques, Mers El Kebir a été à l'origine un comptoir commercial créé par des marins au service des Ommeyades de Cordoue, commandés par Mohamed Ben Abi Aoun et Mohamed Ben Abdoun, qui ont fondé la ville d'Oran en 902.Les premières fortifications de Mers El Kebir réalisées à partir de 1347, sont l'?uvre des Mérinides venus de Fès. Le site sera occupé par les Espagnols en 1505. Une occupation qui sera suivie par la prise d'Oran le 17 mai 1509, marquée par de grands massacres contre la population de la ville. Le fort de Mers El Kebir sera occupé par les Français en 1830 puis agrandi en 1868 et doté du phare Saint-André. Après l'évacuation du port par les Français en 1968, le fort est intégré à la base militaire de la Marine nationale.Cap sur les plagesLaissant dernière nous la paisible ville de Mers El Kebir, nous poursuivons notre chemin sur la RN2 vers Aïn El Turk. Sur la Corniche, des balcons ont été aménagés pour admirer la baie des Aiguades. Bien qu'on lui reproche des réflexions «méchantes» sur la ville d'Oran, Albert Camus notera dans un de ses écrits : «Oran s'est greffée sur un paysage sans égal, devant une baie au tracé parfait.» Aïn El Turk n'est pas très animée en cette journée belle et ensoleillée du mois d'août. Avec ses hôtels, ses résidences et ses villas à louer, la belle station balnéaire, qui ne dormait presque pas, vit un été terne, où les plages ne font pas désormais le plein, comme durant les années précédentes.Tout au long du boulevard principal qui traverse la ville, les restaurants, connus surtout pour ce poulet succulent grillé, semblent en baisse de régime. Située à 15 km d'Oran, la fameuse Fontaine des Turcs créée par les Français en 1850 demeure, malgré tout, une destination de choix pour les vacanciers. Nous quittons Aïn El Turk par le CW84. Une véritable parade touristique qui passe à proximité du Cap Flacon, visible à plusieurs kilomètres.Nous longeons les belles plages de Corales, Bomo, Pinika, avant de finir notre course sur la plaine des Andalouses, à 35 km d'Oran. Lieu de débarquement des Espagnols le 30 juin 1732, qui reprirent une seconde fois Oran le lendemain, 24 ans après avoir été chassés en 1708 par le bey Mustapha Benyoussef, dit Bouchelaghem en raison de la longueur de ses moustaches, la plaine des Andalouses où se trouve la fameuse plage et son complexe touristique, a été choisie par les Phéniciens pour fonder un comptoir commercial.Après une relative accalmie durant les jours de la semaine, le mouvement des estivants connaît un rush considérable durant le week-end. Ce qui fait l'affaire des gardiens de parkings et loueurs de parasols qui profitent pour faire monter les enchères. L'animation bat son plein, grâce aussi à la présence des centaines de familles qui y viennent passer leurs vacances dans les multiples campings. Une aubaine aussi pour les multiples restaurateurs installés sur cette plage.La forêt, le ciel et la merVendredi 12 août 2016. Nous décidons d'explorer les plages de la commune de Aïn El Kerma à l'extrême ouest d'Oran. A la sortie des Andalouses, une pente raide de 5 km débouche sur un vaste plateau, puis c'est le plat sur 8 km. Des champs à perte de vue. La route est en parfait état. Le siège de la mairie de Aïn El Kerma se trouve à l'entrée d'une localité calme. Sur les bords de la route, des dizaines de vendeurs viennent étaler les fruits frais d'une région riche. Nous sommes dans le domaine forestier de Medegh. Une vaste forêt de pins d'Alep, traversée par une route de 5 km.Des centaines de familles y viennent pour respirer l'air frais et la tranquillité. En laissant à droite la route de Cap Blanc, on entame une descente qui se termine sur une merveilleuse découverte. Nous sommes sur le site poétique de Medegh. Le visiteur y tombe amoureux comme s'il y a une force qui l'interpelle. En voiture, nous «avalons» la route qui mène vers la plage entourée d'une végétation exubérante. Nous négocions lentement et doucement les derniers virages.Nous sommes impressionnés par la profondeur du panorama. Des images qui resteront gravées dans les mémoires. La mer se dessine au loin, pour dévoiler une baie parfaite, sableuse et des rochers qui plongent dans l'eau. Des rivages sculptés par les vents et l'humeur de la mer. Une véritable offrande de Dame nature. La plage est facilement accessible.On y trouve un parking bien aménagé pour 200 DA la journée. Très peu fréquentée, il y a quelques années, gardant bien sa virginité, la plage n'est plus un secret bien gardé. Mais, il est agréable de constater qu'elle a résisté quand même aux effets dévastateurs du tourisme de masse. Espérons qu'elle le restera. Samedi 13 août 2016. A Oran, on ne se plaint guère du manque d'espaces de détente et de distraction. La ville en regorge, même si de nombreux squares et jardins publics manquent terriblement d'attention, alors que d'autres sont encore fermés.Des parcs qui font le pleinAu centre-ville, on regrette encore de voir fermé le square de la Place du Maghreb, situé juste en face de la Grande Poste à la rue Khemisti. Dans la même rue, le jardin Khemisti a besoin d'un sérieux lifting, au même titre que le square Thuveny, située juste derrière le siège de la Cour d'Oran, à proximité de la caserne de gendarmerie, et qui se trouve dans un état désolant de dégradation. On ne dira pas assez de la Promenade Ibn Badis, l'un des importants jardins publics de la ville.Toutefois les familles oranaises, mais aussi tous les estivants qui viennent passer un agréable séjour à Oran se consolent d'avoir un magnifique espace de détente au fameux Paradis des rêves. S'étendant sur des dizaines d'hectares boisés avec des aires de repos, le site, se trouvant à proximité du stade Ahmed Zabana, est un lieu d'évasion idéale.Durant le seul mois d'août, des milliers de familles venues de plusieurs wilayas y ont fait escale, en raison surtout de la sécurité, de la bonne organisation, et de la présence de toutes les commodités. Ceci sans parler des multiples manèges et jeux pour enfants et adultes accessibles à des prix étudiés et très raisonnable, et qui connaissent un rush spectaculaire. Il faut voir l'engouement des visiteurs qui font la chaîne devant les guichets pour acheter les billets, avant de se ranger dans de longues files pour avoir une place dans les manèges.C'est dire que les Algériens sont assoiffés de distractions. Bien géré depuis des années par l'Entreprise publique de la wilaya d'Oran du parc d'attraction (EPWOPA), il demeure une véritable fierté pour la wilaya.PS : Les citations figurant dans les trois parties de ce reportage ont été tirées de l'ouvrage de Kouider Metaïr Oran la mémoire, paru aux éditions Bel Horizon en 2004.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)