Algérie

El Bahia en quatrième position



Oran occupe la quatrième place, après Tizi Ouzou, Constantine et Alger, en ce qui concerne les tentatives de suicide. Selon les statistiques fournies par le service de médecine légale du CHUO, pour la seule année 2005, 629 tentatives de suicide et une soixantaine de décès ont été enregistrées. C'est dans ce cadre que le comité de la bibliothèque biomédicale d'Oran a organisé, jeudi, une rencontre autour du thème, consacrée par une communication de Melle Allegre Karima, psychologue et chargée de cours à l'Université de Mostaganem. Devant un parterre de jeunes étudiants en médecine et de praticiens, l'oratrice a développé les causes qui motivent les comportements suicidaires et la prise en charge médico-psychologique. Elle a relevé, en préambule, que « le suicide et une mort volontaire. Le candidat choisi le temps et le moment pour accomplir son acte sans parler de sa tentative à son entourage familial. » Pour le suicidaire, a-t-elle indiqué, « par ce moyen, il veut faire du mal à une tierce personne, notamment au niveau de son entourage familial qui l'a délaissé. » Les tentatives de suicide sont devenues monnaie courante chez les jeunes dont l'âge varie entre 11 et 20 ans. Dans son intervention, la psychologue a présenté les résultats de ses travaux de recherches à Mostaganem et à Oran. Elle a rappelé les principales causes que sont l'angoisse, la dépression, l'échec scolaire et les problèmes familiaux ou même ceux de l'environnement immédiat du suicidaire. Elle a, en outre, affirmé que « durant ces deux dernières décennies, la famille algérienne, qui a éclaté, a totalement changé. Elle est devenue une famille de consommation, plus matérialiste sans se préoccuper, parfois, des enfants qui se sentent souvent abandonnés, livrés à leur propre sort. » Résultats d'une enquête Autres phénomènes, cause de tentative de suicide chez les jeunes, notamment les jeunes filles vivant dans les régions rurales. Il s'agit de l'inceste ou de la pédophilie. En effet, les filles sont, souvent, victimes d'abus sexuels de leurs propres parents ou de leurs proches. Pour appuyer ces affirmations, l'oratrice a relevé que durant son enquête, notamment au niveau des urgences de l'hôpital de Mostaganem, « plusieurs tentatives de suicide ont été enregistrées suite à des actes d'incestes ou de pédophilies. Ces jeunes ont recours au suicide par crainte des représailles familiales ou conjugales mais aussi parce que le sujet reste tabou dans la société algérienne », a-t-elle affirmé avant d'ajouter : « Parfois, ce sont les auteurs même de ces actes qui accompagnent la victime aux urgences en lui évitant tous contact et en lui imposant le silence absolu avec le corps médical ou celui de la sûreté pour éviter le scandale. » D'autres causes ont été énumérées tels que le chômage et/ou l'échec scolaire. La psychologue a mis en évidence les résultats d'une enquête d'une équipe de chercheurs du CRASC. Sur une centaine de cas de tentatives de suicide, 12% concernent de jeunes chômeurs et 21% des élèves ou des étudiants, après la proclamation des résultats. Elle a évoqué également le phénomène du suicide collectif qui a fait son apparition durant l'année écoulée avec des cas relevés à Sidi Bel Abbès où 5 étudiants avaient tenté de se suicider, dont trois ont été sauvés in extremis ; mais aussi d'une famille de Souk Ahras qui s'est donnée la mort. Les moyens utilisés pour ces tentatives de suicide qui touchent une grande partie de la gente féminine, portent sur l'absorption de produits toxiques ou de médicaments, la défenestration ou le saut du haut d'une terrasse ou d'un balcon. A Constantine, les auteurs d'actes suicidaires utilisent parfois le saut dans le vide à partir du pont de Sidi Rached. Enfin, le dernier moyen est la pendaison qui se trouve assez répandu surtout chez les hommes. Pour ce qui est de la prise en charge, « mis à part celle psychologique où une confiance mutuelle entre le patient et le médecin traitant est indispensable pour initier une psychothérapie clinique, il n'existe aucun autre moyen. Certes, le suicidaire doit subir des consultations ou une série d'examens pour une remise en forme par un traitement médical, l'entourage immédiat reste incontestable » a-t-elle conclu.


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