Algérie

El-Bahia dans tous ses états



Lefeu de la révolte qui vient d'éclater à Oran couvait depuis un moment déjà, commeil couve d'ailleurs dans tout le reste du pays. Le climat de tension dans lacapitale de l'Ouest était si palpable que le pronostic d'une explosion allaitde soi. Seul le moment où cela allait de produire et par quel effet déclencheurelle aurait lieu, restaient les inconnues. La rétrogradation du MCO, l'équipede football phare de la cité, en a été finalement le détonateur.L'embrasementa été d'une violence inouïe qui a atterré l'opinion oranaise, même celle qui levoyait venir. La jeunesse oranaise a été frappée d'un «coup de sang» qui lui afait commettre d'inexcusables transgressions dont se serviront les autorités etla «bien-pensence» pour flétrir sa révolte.AEl-Bahia plus qu'ailleurs, les ingrédients d'uneinsurrection citoyenne sont réunis. La ville est en effet devenue la proied'une immense prédation à l'origine de colossales fortunes, s'étalant avec unearrogance de parvenus. Cela dans le même temps où la grande majorité de sapopulation a été enfoncée dans la mal-vie que lui imposent le chômage, la ruine du pouvoir d'achat et unenvironnement urbain clochardisé, auxquels se greffent la «hogra»sous toutes ses formes et l'insécurité dans tous les moments du quotidien. AOran, comme ailleurs où éclatent les émeutes, il a été et sera dit que «desmains» sont responsables de ces événements. Mais «ces mains» existeraient-ellesvraiment, elles sont impuissantes à les provoquer si le terrain n'est paspropice au préalable. Or, il n'y a que nos ministres et autres responsablespour afficher le sentiment que «l'Algérie va bien», alors que le pays est aubord de l'explosion généralisée, dont les émeutes récurrentes qui se sont déjàproduites ne sont que des répétitions annonciatrices.Aces avertissements, le pouvoir ne répond que par le déploiement de ses forcesde sécurité. Grave inconscience qui, tôt ou tard, conduira à l'irréparable. Quandla «majorité silencieuse», ayant jusque-là refusé de s'impliquer dans lacontestation violente dont les jeunes sont les acteurs, se décidera à son tourde les accompagner dans la vue.Untel scénario n'est pas une vue de l'esprit. Ce qui s'est passé à Gdyel il y a quelques mois, à Chlefplus récemment et à Oran ces trois derniers jours, est là pour démontrer qu'ilpeut se déclencher à tout moment. Ailleurs dans le monde, il se produit desémeutes de la faim. Ce qui se passe dans notre pays est la remise en cause d'unsystème qui a dépossédé le peuple de son Etat, le privant du droit decitoyenneté. C'est ça que ce peuple veut se réapproprier. Il a, un moment, cruqu'il allait être entendu et a fait preuve de «patience», ne manifestant sesattentes que par des signaux pacifiques. Ses désillusions sont amères et sacolère à fleur de peau. Un autre prétexte aussi insignifiant que larétrogradation d'une équipe de football servira alors de levier déclencheur àl'embrasement généralisé.
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