El Azhar s'attaque au « faux islam » du Daech

Le cheikh Ahmed Al-Tayeb d'El-Azhar brise le silence des autorités religieuses occultant la terrible tragédie algérienne et édictant, comme ce fut le cas pour le président de l'Union internationale des savants musulmans, membre du Conseil européen pour la recherche et la fetwa, Youssef El Qaradaoui, des fetwas sanguinaires du « printemps arabe ». Pour tardive qu'elle soit, la prise de conscience traque le mal intégral incarné par le Daech, aux origines douteuses, coupable de « crimes barbares ». La sentence impitoyable valide la problématique de « la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme » que se propose d'examiner, depuis hier, la conférence internationale organisée au Caire par la prestigieuse institution sunnite pour dénoncer la manipulation odieuse des groupes armés evêtant les habits de cette religion sacrée et se sont donné pour nom « Etat islamique » dans une tentative d'exporter leur faux islam. Cette louable initiative qui prendra fin demain conforte la lettre écrite, en septembre, par plus de 120 savants musulmans du monde entier détaillant la déviance du calife autoproclamé au regard du droit et des sciences islamiques et remet à l'endroit le combat planétaire contre le terrorisme, assumé en premier par l'Algérie. Au Caire, il est important de souligner que, de « l'Indonésie jusqu'au Maroc », la communauté musulmane est conviée avec les représentants des Eglises orientales, du Vatican et du Conseil ?cuménique des Eglises à Genève à réfuter les thèses hérétiques du Daech et à cristalliser le dialogue islamo-chrétien relancé sur des bases solides et concrètes. Les trois jours de débat seront consacrés aux violences illégitimes commises par Daech, au concept de « l'Etat civil », de citoyenneté et d'égalité des droits pour accorder une attention accrue aux relations islamo-chrétiennes. Le tempo est donné à la rencontre inédite du Caire dédiée à la forfaiture de l'héritier d'al Qaïda participant, tout comme son ancêtre en fin de mission, à la concrétisation du projet impérial. « Nous ne contenterons pas de condamner. Nous expliquerons pourquoi et comment contrer le terrorisme en théologie musulmane », a précisé Mohamed Samak, le secrétaire général du Comité pour le dialogue islamo-chrétien (au Liban). Sunnites, chiites et chrétiens, tous unis pour lever le voile sur l'imposture du Daech.