Algérie

El Ayoune au coeur de l'Europe : La chute du mur du silence



El Ayoune au coeur de l'Europe : La chute du mur du silence
Le jour même de la tenue, sous l'égide de l'Onu, de la 3e rencontre informelle à Long Island, la barbarie coloniale marocaine s'est abattue sur les 20.000 Sahraouis du camp de Gdeim Izik, à El Ayoune occupée, assiégée, saccagée et rasée. La terreur s'est amplifiée. Elle a gagné les quartiers sahraouis Colomina, Nueva et Zemla en effervescence assaillis par les policiers en cagoule, fortement armés et opérant à  des arrestations massives dans des maisons en feu éventées une par une. El Ayoune que personne ne peut visiter est sous couvre-feu. A dakhla, les manifestations de soutien sont réprimées dans une atmosphère de «violence inouïe». Au lendemain de la brutale répression du campement et des quartiers d'El Ayoune, les habitants de Ksaikisat et Oum Tounsi ont aussi vécu l'enfer des séquestrations et des détentions arbitraires. La tragédie d'El Ayoune  a été incontestablement riche en symboles en tous genres et en enseignements. Si le 35e anniversaire de l'invasion a été vécu dans la répression, l'esprit de résistance des populations sahraouies rappelle à  l'envi la légitimité d'une lutte pleinement consacré par le droit international et les principes intangibles de l'Onu interpellée par l'issue légale de la question sahraouie inscrite dans le chapitre du territoire non autonome. Ce cas de décolonisation inachevée, le seul en Afrique, est un flagrant déni de légalité sacrifié sur l'autel des intérêts bien compris de l'Europe des «valeurs fondamentales» et des «droits de l'homme» affairée à  compter les dividendes du pillage des richesses du Sahara occidental. Il ne peut à  l'évidence laisser insensible l'Afrique qui fête le cinquantenaire des indépendances. Dans ce bilan génocidaire non exhaustif (11 morts, 723 blessés et 156 disparus), le mythe colonial a vécu dans un enlisement du Maroc de l'autonomie ébranlé par l'intifadha pacifique et de la «marocanité» des Sahraouis noyés dans le sang. En même temps, l'image touristique sulfureuse du modèle de la stabilité, de l'ouverture démocratique et des droits de l'Homme a été balayée par la logique répressive et les atteintes à  la libre circulation et à  la liberté d'expression. Des délégations de parlementaires européens (l'Espagnol Willy Miller et le Français Jean Paul Lecoq) et des dizaines de correspondants ont été refoulées de Casablanca et empêchées de se rendre à  El Ayoune. Si, fondamentalement, le refus de la solution démocratique, inscrite dans la démarche référendaire est la quintessence de l'ordre colonial, toute forme d'expression libre est logiquement rejetée par la monarchie aux abois qui voit ses rêves coloniaux partir en fumée. A El Ayoune martyrisée, les arrestations massives (156 dont le célèbre défenseur des droits de l'Homme, Naama Asfari, porté disparu la veille des événements sanglants). Dakhla a eu son lot de victimes de la torture (Badi Bouaila, Ahmed Brahim Khalil, Nafai Bouaila, Bachir Amaifi, Lahcen Mazighi, Fadel Zain, Ahmed Beilouih, Ahymed Lamsima). La section Dakhmla de l'association contre la torture a fait état du harcèlement et des intimidations pratiquées contre ses militants ( Meska Ahmed Zain, Atik Arai, Mohamed Yahdith Hbette,Ahmed Makki). Sur les décombres de l'ordre colonial de toutes les injustices et des fantasmagories, la réalité du fait national sahraoui s'impose et impose la révision de la perception au rabais des tenants du «conflit mineur». Le nouveau regard européen, porté par la société civile et les élus municipaux et régionaux en visite dans les camps de réfugiés, se légitime par le «massacre à  huis clos» commis aux portes de l'Europe de la partialité et de la duplicité. El Ayoune au cœur de l'Europe, en négation absolu du «statut avancé» se revendique d'un traitement équilibré fondé sur le droit international et les valeurs humaines et universelles dont elle se revendique.


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