Algérie

El-Attaf Les habitants livrés à la pénurie et à la salinité des eaux



El-Attaf                                    Les habitants livrés à la pénurie et à la salinité des eaux
La pénurie d'eau potable reste une des principales préoccupations des citoyens dans la commune d'El-Attaf, qui compte une population plus de 50 000 habitants, et ce, depuis plus d'un quart de siècle.
Les communes d'El-Abadia (Aïn Defla) et Oued-Fodda (Chlef), qui souffrent de la rareté de ce liquide précieux, sont touchées par la salinité, notamment dans les douars Chekaknia, zaouïa Sidi Bencherki (Aïn Defla) et Bir Safsaf, Dhaminia (Chlef), indiquent nos sources. Rappelons, au passage, le décès de deux femmes par électrocution en raison de la crise d'eau potable qui persiste au niveau du Douar Ouled Zitouni, daïra d'El-Attaf (voir article précédent). Elles voulaient pomper de l'eau au moyen d'une pompe et, soudainement, elles ont reçu une décharge mortelle. Les quartiers ouest de la région où les nappes phréatiques ont été infiltrées par les eaux salées, localisées au niveau de la station thermale de Boutrig, sont à sec depuis que la région a été ébranlée par le séisme du 10 octobre 1980. Il faut savoir que des centaines de puits, situés sur un rayon de 8 km, sont affectés par la salinité qui a atteint, selon la direction de la DWH (hydraulique) le taux de 8,3 g/l. La sonnette d'alarme a été tirée lorsque la Zaouïa de Sidi Bencheki et les douars avoisinants relevant de la commune d'El-Abadia ont été touchés par cette catastrophe naturelle durant la dernière décennie. Devant l'impuissance des services compétents, les autorités locales ont finalement trouvé une solution temporaire pour quelques quartiers et le centre-ville qu'ils ont alimentés à partir de la commune de Tiberkanine, située à 9 km au sud-ouest de la ville d'El-Attaf. Il faut savoir, également, que l'ex-chef de gouvernement Benbitour a dégagé, en 1999, une enveloppe de 37 milliards de centimes pour alimenter toute la région en eau potable, mais rien n'a été fait. Cependant, la réalisation du barrage Ouled-Mellouk, dans la commune de Rouina, qui a coûté des milliards de centimes, a laissé la population sur leur faim. Dans ce cadre, les Douars Chekalil, Zemala, Chehamia, Domas et autres, situés à la limite du-dit barrage, continuent à vivre le calvaire, affirment les membres représentants des-dits douars. Devant la gravité de la situation, l'ANRH a déjà entrepris une opération de forage de reconnaissance d'une profondeur allant jusqu'à 300 mètres. Des analyses ont été déjà effectuées sur le site pour écarter définitivement le spectre de la sécheresse. Par ailleurs, ce problème épineux a été posé au niveau de l'APW sous la houlette de Merzouga, et ce pour installer une station de déminéralisation. Ce projet vital, avalisé en 2004 par l'ex-ministre des Ressources en eau, n'a toujours pas vu le jour. Selon une source sûre, l'implantation est très coûteuse et ne stopperait pas la progression souterraine des eaux salées. Il faut savoir que la propagation de cette dernière menace sérieusement le devenir du Dahra et les monts du Chélif, voire 'la Mitidja dans moins de deux décennies', indique un géologue de la région. Selon la même source, l'adduction des eaux salées vers oued Chélif, sur une distance de 2 km, sera une bonne solution. Cependant, un hydraulicien de la wilaya d'Aïn Defla estime que d'autres nappes phréatiques traversées par oued Chelif, au niveau de Chlef et Mostaganem, seront affectées par la salinité. Cet état de fait a généré dans la région un climat semi-aride dû à une forte salinité, chose que ne peut supporter la photosynthèse des végétaux. L'arboriculture a été également presque anéantie par ce phénomène où des milliers d'abricotiers et autres arbres fruitiers, plantés notamment en amont des monts de Temoulga, ont été réduits à néant. Du coup, l'agriculture est sérieusement menacée par ce phénomène qui a pris de l'ampleur dans la région d'El-Attaf/El-Abadia et Oued-Fodda. Selon une source de l'APW, un grand projet très coûteux a été confié depuis l'année dernière à une entreprise pour réhabiliter la station thermale, autrefois appréciée pour ses eaux chaudes par les vacanciers en provenance de France et d'Espagne, et qui n'a toujours pas vu le jour.
Bouzar B.


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