C'est qu'il est présent en ce 12e FNTP avec deux spectacles, le premier réalisé pour le compte du TR El Eulma et le second au profit du TR Batna.Ce fut d'ailleurs la cause d'une sourde levée de boucliers qui projette d'interdire, moyennant un changement dans le règlement intérieur, la présence d'un metteur en scène avec deux spectacles au sein de la compétition sous prétexte de laisser leur chance aux autres metteurs en scène.
Clairement dit, si l'un d'eux fait les faveurs des théâtres d'Etat parce qu'ils sont assurés de faire salle comble avec lui et de décrocher des distinctions, qu'il soit Ben Brahim ou un autre, en le limitant à une production. En somme, exit la concurrence au profit du numerus clausus administratif.
D'aucuns estiment que si l'intention est louable, elle peut être source d'une dangereuse dérive, «car à ce rythme, pourquoi n'imposerait-on pas cette condition aux comédiens qui exigeraient de n'être présents que dans une distribution '»
Par ailleurs, que deviendraient les metteurs en scène qui ont refusé le salariat au sein d'un théâtre d'Etat et choisi de travailler en free-lance, à l'instar de Ben Brahim ' Ils seraient au semi-chômage avec une telle réglementation, parce que quels autres théâtres d'Etat, les seuls producteurs en matière de théâtre en notre pays, leur feraient appel s'ils ne peuvent participer avec leur ?uvre à l'unique compétition nationale ' C'est dire ce qu'il y a de pernicieux derrière une décision qui perd de vue le fait que le théâtre algérien évolue dans un contexte spécifique par rapport à ce qu'il est sous d'autres cieux.
Revenons à La Panne, une fable philosophique se déclinant sous une apparence déjantée, mais qui s'avère une sombre comédie. Ettore Scola en a tiré La plus belle soirée de ma vie, un implacable récit filmique qui vire au film d'horreur. Faouzi Ben Brahim et Kembache Nawal, l'adaptatrice du texte, eux, empruntent une trompeuse légèreté avec le rire pour viatique, ce qui piège le spectateur pour le figer à l'ultime scène dans un rire se tordant en rictus. Pour ce faire, le public est emballé, dans tous les sens du terme, dans un trépidant rythme et une plaisante fantaisie à laquelle participent des personnages rassemblés par le hasard, le temps d'une soirée, dans un «innocent» jeu de société, celui d'un fictif procès d'un convive arrivé parmi eux suite à une panne de voiture, d'où le titre de la pièce.
Toute réflexion est entravée par le déroulement ébouriffant de l'intrigue jusqu'aux ultimes scènes où elle se transforme en une diablerie de piège mortel. Mais ce qui fait également l'intérêt du spectacle, c'est le dépouillement de sa mise en scène en matière de moyens, en particulier pour ce qui est de la scénographie.
En effet, sur un même espace et un même décor, d'autres espaces imaginaires (de temps et de lieux) sont délimités par des jeux de lumière avec en arrière-fond une musique d'atmosphère signée par le talentueux Soufi Abdelkader. Enfin, Zaoui Mohamed Tahar, Messaoudi Naoual, Benamar Azzedine, Kouyatane Majid et Khannouche Issam en ont été les inspirés interprètes. En post-scriptum, M. Yahiaoui, le commissaire du festival, s'il vous plaît, sursoyez à la décision qu'on veut vous faire prendre. Dans les conditions actuelles, elle ne sert pas la promotion du théâtre.
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Posté Le : 27/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kali
Source : www.elwatan.com